Le président Obama a parlé de ces négociations sur le nucléaire hier (lundi), soit un jour avant que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu ne s’adresse solennellement aux deux chambres du Congrés. Il a souligné que le meilleur moyen d’empêcher l’Iran d’acquérir l’arme nucléaire, ce n’est ni la prise de nouvelles sanctions, ni l’option militaire – mais la diplomatie.
"Ce que nous avons dit dès le début, c’est qu’on peut amener l’Iran à la table de négociations avec une série de sanctions énergiques. Et en amenant l’Iran à la table, le forcer à avoir de sérieuses négociations qui nous permettront de voir exactement ce qui se passe à l’intérieur de l’Iran”.
Assez de temps pour détecter toute violation éventuelle
Le président Obama a expliqué que le temps que cela prendrait à l’Iran pour fabriquer une bombe atomique, si Téhéran décidait de le faire, donnerait aux inspecteurs internationaux une chance pour détecter toute violation, et que l’on pourrait user de l’action militaire pour arrêter l’Iran.
Téhéran, a-t-il poursuivi, devrait s’engager à geler pendant au moins 10 ans les parties sensibles de son programme nucléaire pour qu’on ait un accord réussi.
Pas de manque de respect au président Obama
Pour sa part, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, compte dire dans son discours devant les parlementaires américains qu’un potentiel accord nucléaire avec l’Iran serait une menace à la survie de l’Etat d’Israël.
Sa décision de parler devant les deux chambres du Congrès a provoqué de vives critiques de beaucoup, dont des parlementaires démocrates qui trouvent que M. Netanyahu agit dans le dos du président Obama, et sape les négociations actuelles.
Pas d’effet destructeur permanent
Le président Obama a tenté hier (lundi) de minorer toute perception de froid ou de friction entre lui et M. Netanyahu, notant que le soutien militaire américain à Israel a été pendant son administration sans précédent . Mais il estime que c’est une erreur, pour le Premier ministre israélien, de s’adresser au Congrès des Etats-Unis quelques semaines seulement avant les élections israéliennes. Cette décision, a-t-il poursuivi, politise la relation américano-israélienne. Et bien qu’elle n’ait pas d’effet « destructeur permanent », elle détourne de l’objectif qui est d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique.
"Quand nous avons d’abord annoncé l’accord intérimaire, le Premier ministre Netanyahu a fait toutes sortes de déclarations. Cela allait être un très mauvais accord. Cela allait permettre à l’Iran de récupérer 50 milliards de dollars. L’Iran n’allait pas respecter l’accord. Rien de cela ne s’est vérifié. Il se trouve qu’en fait, pendant cette période, nous avons vu que l’Iran n’a pas fait avancer son programme. A de nombreux égards, il a fait machine arrière sur certains éléments de son programme. »
M. Netanyahu, quant à lui, a déclaré devant les délégués à la Convention annuelle du groupe de pression pro-israélien, AIPAC, que les relations entre les Etats-Unis et Israël résisteront aux désaccords du moment, et en sortiront plus fortes encore.
"Mon discours ne vise pas du tout à manquer du respect au président Obama ou à la présidence des Etats-Unis. J’ai le plus grand respect pour les 2. Je suis profondément reconnaissant au président Obama pour tout ce qu’il a fait pour Israël, la coopération sécuritaire, le partage de renseigements, le soutien aux Nations Unies, et bien plus encore”.
Les analystes disent que le désaccord entre les deux leaders n’a rien de personnel ou partisan. Le président Obama et le Premier ministre Netanyahu ont des divergences fondamentales, expliquent-ils, sur ce qui est meilleur pour la sécurité nationale de leurs pays respectifs – dans ce cas-ci, la meilleure manière d’empêcher l’Iran de se doter de l’arme atomique.