Cette position contredit directement le président américain Donald Trump, qui a déclaré publiquement que le service de renseignement n'avait "rien trouvé d'absolument certain".
"Je n'ai aucun doute sur le fait que le prince héritier" saoudien Mohammed ben Salmane "a ordonné le meurtre et a été maintenu au courant de la situation tout le long", a déclaré à des journalistes Bob Corker, après la réunion avec Gina Haspel, directrice de la CIA.
"Je pense qu'il est complice du meurtre de M. Khashoggi au plus haut niveau possible", a ajouté Lindsey Graham, pourtant un allié de Donald Trump au Sénat.
Chef de la puissante commission des Affaires étrangères, Bob Corker a affirmé n'avoir pas entendu au cours de cette réunion, qui a duré environ une heure, l'enregistrement audio de l'assassinat de Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul, en octobre.
Quelques sénateurs seulement avaient été conviés à cette rencontre avec Mme Haspel, y compris les chefs républicain et démocrate du Sénat ainsi que les responsables des commissions liées aux questions de sécurité.
"Laisser la situation en l'état permettrait à quelqu'un comme MBS", initiales du prince saoudien, "de continuer en toute impunité", a tonné M. Corker.
Cette rencontre était très attendue par les parlementaires, après un premier rendez-vous manqué la semaine dernière lorsque Gina Haspel n'avait pas répondu à leur invitation.
Indignés, les sénateurs avaient alors adressé un sévère coup de semonce à Ryad, en dépit de la Maison Blanche: une résolution pour cesser tout soutien militaire à l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen avait franchi avec une nette majorité le 28 décembre un premier vote au Sénat.
Mais son approbation définitive reste encore incertaine, et dépendra notamment des actions de l'administration Trump face aux dirigeants saoudiens. En effet, certains sénateurs espèrent encore que Donald Trump réagisse, malgré son soutien à Ryad.
"Il se pourrait très bien que le prince héritier ait eu connaissance de cet évènement tragique --peut-être, peut-être pas!", a déclaré le président républicain dans un communiqué le 20 novembre.
Journaliste critique du pouvoir saoudien, Jamal Khashoggi vivait depuis 2017 aux Etats-Unis, où il travaillait pour le Washington Post.