Le principal parti d'opposition sud-africain, l'Alliance démocratique (DA), a annoncé samedi son intention de suspendre son ex-cheffe Helen Zille, qui avait causé une tempête sur les réseaux sociaux pour avoir tweeté sur les aspects positifs du colonialisme.
"Pour ceux qui considèrent que l'héritage du colonialisme est SEULEMENT négatif, pensez à l'indépendance de la justice, au réseau de transports, à l'eau courante etc", avait écrit le 16 mars l'actuelle Première ministre de la province du Cap occidental.
"Est-ce que nous aurions ce niveau de soins spécialisés et de traitements sans l'influence coloniale ? Soyez honnêtes, s'il vous plaît", avait poursuivi cette politicienne sud-africaine blanche.
Près d'un quart de siècle après la chute du régime blanc raciste de l'apartheid dans l'ancienne colonie britannique, ses messages avaient mis le feu à la Toile.
La DA avait immédiatement ouvert une procédure disciplinaire contre l'intéressée, malgré ses excuses quasi immédiates.
Samedi, dans un premier temps, l'actuel chef du parti et son premier dirigeant noir, Mmusi Maimane, avait annoncé avoir suspendu provisoirement sa prédécesseure en attendant les conclusions de l'enquête, avant de revenir sur cette annonce après des déclarations de Mme Zille.
"Les tweets initiaux de Mme Zille et ses justifications ultérieures ont porté atteinte à notre réputation au sein de l'opinion publique et (...) minent notre projet de réconciliation", avait déclaré le responsable de 36 ans, qui a grandi dans le township de Soweto, au sud-ouest de Johannesburg.
Mme Zille a rapidement dénoncé samedi cette décision, qu'elle a jugée contraire au règlement de la DA. "Je me suis excusée publiquement, ce que j'ai refusé de faire est de plaider coupable d'une mauvaise conduite que je n'ai jamais eue", a-t-elle déclaré.
Après cette réaction, la direction de la DA a publié un deuxième communiqué précisant qu'elle avait donné trois jours à l'accusée pour lui dire "pourquoi elle ne devrait pas être suspendue".
Lors des élections locales de 2016, la DA, qui a fait beaucoup d'efforts pour se débarrasser de son image de "parti blanc", a réussi, avec l'appui du parti de la gauche radicale, à arracher à l'ANC le contrôle de municipalités emblématiques comme la capitale Pretoria ou Johannesburg.
Elle espère confirmer ce succès lors des élections générales de 2019 et battre l'ANC de feu Nelson Mandela, parti qui dirige l'Afrique du Sud depuis 1994.
Avec AFP