L'affaire Cheikh Mbacké Sakho, poursuivi pour "injures" contre la religion, est "renvoyée au (mercredi) 19 octobre", a déclaré la présidente, Sylvie Kouédou Sarr, au palais de justice de Dakar.
Des fidèles de la confrérie mouride assistaient à l'audience, qui n'a duré que quelques minutes, dans une ambiance tendue.
Le renvoi est dû à des "raisons de sécurité", selon Me Serigne Diongue, avocat des parties civiles, dont les propos ont été confirmés par Me Ousmane Thiam, conseil du prévenu.
M. Sakho, présent à la barre au début de l'audience, n'est pas revenu dans la salle après la suspension des débats. "C'est parce que sa sécurité n'est pas assurée", a indiqué un de ses proches.
Lors de cette suspension, des fidèles mourides ont suivi le prévenu, lui adressant des menaces, avant que les gendarmes ne le fassent entrer dans le poste de sécurité, tandis que d'autres fidèles les dissuadaient de s'en prendre à lui.
Le procès, qui s'est ouvert le 11 octobre, avait été une première fois renvoyé, une association religieuse s'étant constituée partie civile, après les poursuites initiales engagées par le parquet.
Cheikh Mbacké Sakho avait accusé les marabouts sénégalais de faire du "business" avec la religion et de "tromper" les fidèles, dans une vidéo diffusée sur internet.
Il visait surtout les chefs religieux mourides, les accusant de s'être détournés de la voie du fondateur du mouridisme, Cheikh Ahmadou Bamba.
Il avait ensuite présenté ses excuses dans une autre vidéo, sous la contrainte de fidèles mourides dont certains, selon les médias, voulaient le lyncher.
Le Sénégal, réputé pour sa tolérance religieuse, est peuplé à plus de 90 % de musulmans appartenant pour la plupart à diverses confréries, très influentes dans la vie politique et sociale.
En janvier 2016, une caricature publiée par Jeune Afrique avec une photo de Cheikh Bamba avait suscité une vague de protestations dans ce pays, poussant l'hebdomadaire français à supprimer de son site internet le dessin et le texte qu'il illustrait.
Avec AFP