Une vague d'arrestations, dont celles de l'écrivain Said Ahmed Said Tourqui, connu sous le nom de Sast, et du frère d'un ancien vice-président, avait eu lieu la semaine dernière dans le sillage du référendum constitutionnel du 30 juillet qui avait été accompagné d'autres arrestations.
Trois personnes ont été libérées mardi mais cinq autres, dont Sast et Bahassane Said Ahmed, frère de l'ancien vice-président Djaffar Said Ahmed récemment tombé en disgrâce, sont restées en prison.
"Il ne s'agit pas d'un délit, mais d'un acte terroriste... Je travaille toujours selon le principe de la présomption d'innocence, et je n'aime pas le spectacle. Ce qui me préoccupe c'est l'ordre public, mais les choses sont réelles, les faits sont là", a assuré le procureur à l'AFP.
Selon lui, les perquisitions effectuées ont permis "des saisies de munitions, d'ordinateurs et de beaucoup d'argent (...) et des plans", a-t-il dit. "Le recrutement dans le milieu militaire était en cours".
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Interrogé sur ces plans, Mohamed Abdoua a indiqué que "des personnalités étaient visées", citant notamment le ministre de l'Intérieur, Mohamed Daoudou, le ministre des Finances, le chef d'état-major ainsi que le chef de corps de l'armée.
"Des banderoles avaient été déjà confectionnées en cas de victoire, et vous voulez dire qu'il n'y avait pas un coup en préparation!", s'est-il exclamé.
Selon le procureur, "on n'est qu'au début de l'enquête" et il dispose "d'informations sérieuses, même très sérieuses" qu'il ne peut communiquer.
"L'enquête déterminera le commanditaire...", a déclaré le procureur.
Le leader du parti Juwa (opposition), l'ancien président Ahmed Abdallah Sambi, est assigné à résidence depuis bientôt quatre mois.
Incarcéré une première fois durant dix jours à la prison centrale de Moroni en juin, le secrétaire général du Juwa, Ahmed el-Barwane, a été de nouveau arrêté le 31 juillet. Il est accusé d'"association de malfaiteurs, coups et blessures volontaires et tentative d'assassinat", selon son avocat, Me Moudjahidi Abdoulbastoi.
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Ces arrestations surviennent après de nombreuses autres ces dernières semaines liées au référendum.
La semaine dernière, la Cour suprême a validé la victoire du oui au référendum avec 92,43% des suffrages exprimés.
La réforme adoptée permet au président comorien de briguer deux mandats consécutifs, au lieu d'un seul, et supprime les trois postes de vice-président et la Cour constitutionnelle.
L'opposition, qui dénonce les "abus de pouvoir" du président Azali Assoumani, avait appelé à boycotter le scrutin.
Une organisation de la société civile, le Collectif de la 3e Voie, avait qualifié le référendum de "plus scandaleuse mascarade électorale de ces dernières années".
Avec AFP