A la veille du neuvième anniversaire du massacre, cinq ONG guinéennes et internationales avaient réclamé "que les juges soient nommés et qu'un calendrier soit établi", conditions requises selon elles "pour que ce procès emblématique puisse s'ouvrir en 2019 et que ses 13 inculpés soient enfin jugés".
Mais le ministre n'a pas fourni de date, à l'issue d'une rencontre avec le comité de pilotage sur l'organisation du procès.
"Il avait été question de délocaliser ce procès à Siguiri, près de la frontière malienne ou Boké, près de la frontière avec la Guinée-Bissau, mais tout cela n’a pas été retenu par tous les membres du comité de pilotage", a précisé M Sako.
"Nous avons préféré pour des raisons de sécurité tenir ce procès à Conakry, dans une salle de l'ex-cinéma Liberté", a dit le ministre.
Un budget prévisionnel de plus de 78 milliards de francs guinéens (7,8 millions d'euros), dont 77% à la charge du gouvernement, a été confectionné et sera soumis à l'Assemblée nationale, a indiqué le ministre, sans préciser de date. D'autres contributions sont attendues des Etats-Unis et de l'Union européenne notamment.
"C'est un procès qui va durer de 4 à 6 mois", avait affirmé le ministre en août.
Le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes, dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle du chef de la junte de l'époque, Moussa Dadis Camara, selon une commission internationale d'enquête de l'ONU.
Moussa Dadis Camara vit en exil au Burkina Faso, où il a été inculpé en juillet 2015 par des magistrats guinéens pour son implication présumée dans le massacre.
Son ancien aide de camp, Aboubakar Sidiki Diakité, dit Toumba Diakité, extradé du Sénégal vers la Guinée en mars 2017, fait également partie des prévenus.
Avec AFP