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Le président des Comores accorde de nouveaux pouvoirs à son fils


Azali Assoumani, ancien militaire arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1999, a été réélu président en janvier à l'issue d'un vote contesté suivi par des manifestations meurtrières.
Azali Assoumani, ancien militaire arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1999, a été réélu président en janvier à l'issue d'un vote contesté suivi par des manifestations meurtrières.

Le président des Comores, Azali Assoumani, a accordé de nouveaux pouvoirs à son fils, franchissant selon ses opposants une nouvelle étape dans la consolidation du pouvoir de la famille sur le petit archipel africain.

Un décret publié mardi stipule que tous les décrets pris par les ministres et les gouverneurs devront désormais être approuvés par le secrétaire général du gouvernement avant d'être officiellement publiés et promulgués. Nour El Fath Azali, 40 ans, fils aîné d'Assoumani, a été nommé à ce poste en juillet.

À Votre Avis : La politique de nominations familiales en Afrique
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Selon le gouvernement, le décret ne fait que formaliser le rôle du secrétaire général en tant que coordinateur des affaires gouvernementales. "S’il ne s’agissait pas de Nour El Fath Azali, ce décret n’aurait passionné personne", a déclaré à l'AFP la porte-parole du gouvernement, Fatima Ahamada. Mais des voix plus critiques estiment qu'il fait de Nour El Fath, qui a été le conseiller privé de son père en 2019, le Premier ministre de facto.

M. Assoumani, ancien dirigeant militaire arrivé au pouvoir par un coup d'État en 1999, a été réélu président en janvier à l'issue d'un vote contesté suivi de deux jours de manifestations meurtrières. Il est accusé d'autoritarisme croissant. Selon la constitution de l'archipel de l'océan Indien, qui compte trois îles et environ 850.000 habitants, le président est à la fois chef de l'État et chef du gouvernement.

Avec ce nouveau décret, M. Assoumani, 65 ans, donne à son fils "des prérogatives présidentielles et constitutionnelles qui s'apparentent à des pratiques monarchiques plutôt que démocratiques", a déclaré l'opposant en exil Saïd Larifou. Les décrets pris par les gouverneurs des trois îles des Comores devront être approuvés par le secrétaire général, qui voit donc ses pouvoirs accrus de manière importante, souligne auprès de l'AFP l'expert en droits constitutionnels Mohamed Rafsandjani.

"Ce décret lui donne des prérogatives très importantes qui mises bout à bout modifient l’équilibre institutionnel d’un régime présidentiel, prévu par une constitution voulue et imposée par le président lui-même", a ajouté M. Rafsandjani. Nour El Fath est titulaire d’un MBA en finance internationale obtenu aux États-Unis. Il jouit d’une visibilité considérable aux Comores, souvent vu aux côtés de ministres lors de conférences de presse télévisées.

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