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Le président malgache candidat à sa propre succession


Le président malgache Hery Rajaonarimampianina (à gauche) et le Premier ministre Christian Ntsay (à droite) assistent à l'annonce du nouveau gouvernement au palais présidentiel d'Iavoloha, à Antananarivo, le 11 juin 2018.
Le président malgache Hery Rajaonarimampianina (à gauche) et le Premier ministre Christian Ntsay (à droite) assistent à l'annonce du nouveau gouvernement au palais présidentiel d'Iavoloha, à Antananarivo, le 11 juin 2018.

Le président malgache Hery Rajaonarimampianina a mis fin au suspense vendredi an annonçant qu'il allait briguer un deuxième mandat à la présidentielle de novembre.

"C'est pour protéger les acquis des actions déjà accomplies que j'ai décidé aujourd'hui de me porter candidat à l'élection présidentielle" a annoncé Hery Rajaonarimampianina, sous l'acclamation de ses députés, sénateurs, conseillers et devant la presse, dans un hôtel d'Antananarivo.

Des supporteurs ont même tiré quelques feux d'artifice et pétards pour saluer la nouvelle.

"C'est ici même, il y a cinq ans que je me suis engagé avec vous et qu'aujourd'hui, je m'engage à nouveau avec vous", a-t-il dit.

"Je suis persuadé de faire plus que ce que j'ai déjà accompli pour vous", a ajouté le président âgé de 59 ans, qui a entretenu le doute sur sa candidature pendant plusieurs semaines.

Madagascar, grande île pauvre située dans l'océan Indien, est secouée depuis fin avril par une crise ouverte entre le président et l'opposition, dirigée par les deux ennemisAndry Rajoelina (2009-2014) et Marc Ravalomanana (2002-2009). Les deux hommes ont déjà annoncé qu'ils seraient candidats.

Pendant deux mois, l'opposition est descendue dans la rue pour dénoncer, selon elle, la tentative de muselage du président Rajaonarimampianina à l'approche des élections.

Des manifestants ont occupé l'emblématique place du 13-Mai, à Antananarivo, pour exiger sa démission.

Au premier jour des manifestations, le 21 avril, deux partisans de l'opposition avaient été tués.

- 14 candidats pour le moment -

La situation s'est apaisée avec la nomination en juin d'un Premier ministre de consensus, Christian Ntsay, et l'entrée de l'opposition dans le gouvernement.

>> Lire aussi : Dépôt des candidatures en août pour la présidentielle à Madagascar

Pendant son discours vendredi, le dossier de candidature du président a été déposé à la Haute Cour Constitutionnelle (HCC), portant à 14 le nombre de candidats officiellement déclarés.

Andry Rajoelina mais aussi deux anciens Premiers ministres, Jean Omer Beriziky et Jean Ravelonarivo, ont déjà déposé leurs dossier alors que Marc Ravalomanana devrait le faire dans les prochains jours. La date limite est le 21 août.

"Dans une compétition, quand je participe c'est pour gagner et non pas perdre", avait promis Andry Rajoelina, lors de l'annonce de sa candidature au début du mois. "Je ne suis pas le candidat d'un parti politique, je ne suis pas le candidat d'une plateforme politique, je suis le candidat du peuple malgache", avait encore assuré l'ancien maire d'Antananarivo.

Les dates de la présidentielle ont été annoncées fin juin, pour le 7 novembre le premier tour et 19 décembre le deuxième tour, ne sont pas toutefois conformes à une récente décision de la HCC destinée à sortir le pays de l'impasse politique.

>> Lire aussi : Présidentielle à Madagascar les 7 novembre et 19 décembre

La plus haute instance juridique de Madagascar avait décidé d'accélérer le calendrier électoral et exigé que l'élection présidentielle soit organisée d'ici la fin de la saison sèche, c'est-à-dire d'ici septembre-octobre, et non plus à la fin 2018.

Hery Rajaonarimampianina devrait quant à lui démissionner en septembre pendant la campagne électorale et confier l'intérim de la direction du pays, à la deuxième personnalité de l'État malgache, l'actuel président du Sénat Riko Rakotovao, issu de son parti.

Avec AFP

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