Bataille autour du traitement à suivre avant de donner le verdict. Depuis que le N.10 brésilien a été contraint de céder sa place en cours de match, mercredi en Coupe de France contre Strasbourg (2-0) en raison d'une vive douleur au pied droit, le club parisien s'est contenté d'évoquer "une réactivation douloureuse de la lésion du cinquième métatarsien droit".
En d'autres termes, l'os long de la partie externe du pied, où Neymar avait dû se faire opérer en mars 2018, ce qui avait mis fin de façon prématurée à sa première saison sous le maillot du PSG.
Depuis, l'angoisse règne à tous les étages. Et seul l'entraîneur parisien Thomas Tuchel a livré une première tendance pessimiste : "Cela va être super difficile que Neymar joue avec nous contre Manchester United", lors du 8e de finale aller, a-t-il annoncé dimanche. Sans vouloir "confirmer" si son joueur souffre d'une "fracture" comme annoncé par Le Parisien.
Signe de l'extrême inquiétude, Tite, le sélectionneur brésilien qui doit préparer la Copa America à domicile (14 juin - 7 juillet), a même traversé l'Atlantique pour se rendre au chevet de sa star dimanche, avant de se rendre au Parc des Princes pour assister à PSG-Rennes (4-1).
Rodrigo Lasmar, le médecin de la Seleçao qui avait opéré Neymar en mars dernier pour le remettre sur pied avant le Mondial-2018, est arrivé lundi à Paris pour examiner le "crack".
- "Deux mois" d'indisponibilité ? -
L'enjeu ? Savoir si Neymar devra de nouveau subir une intervention chirurgicale, ce qui mettrait un terme à sa saison. Ou si l'option d'un "traitement plus léger" à base d'injections est privilégiée, avec une durée d'indisponibilité finalement de "deux mois" incompressible selon Le Parisien. Ce qui serait synonyme de forfait à la fois pour le match aller, le 12 février à Old Trafford, et le match retour, le 6 mars...
Qui aura le dernier mot cette fois-ci dans le protocole de soins à suivre: le PSG ou la Seleçao ? "Neymar est un joueur du PSG et il faut respecter les décisions du club. Rodrigo Lasmar va contribuer. Et après, nous prendrons nos décisions", a désamorcé lundi Edu Gaspar, directeur de la sélection brésilienne, cité par Globo.
"Tous les docteurs me disent qu'on doit attendre une semaine", avait prévenu de son côté l'entraîneur parisien Thomas Tuchel dimanche.
La saison dernière, Neymar avait manqué le match retour de huitièmes de finales de Ligue des Champions à cause de sa blessure. Résultat ? Une élimination piteuse contre le Real Madrid, futur champion de l'édition 2018.
L'absence de son "joueur-clé", qui totalise déjà 20 buts et 9 passes décisives en 23 matches cette saison, risque-t-elle d'avoir de nouveau un impact négatif sur le groupe parisien ? "On est tous peinés pour Ney, mais il va bien falloir faire sans lui", relativise Presnel Kimpembe.
- Adaptations tactiques et mercato en suspens -
Pour rester performant sans Neymar, Thomas Tuchel s'est déjà adapté en donnant plus de responsabilités offensives à Angel Di Maria, homme du match contre Rennes, et Julian Draxler, habituel dépanneur en N.6, pour accompagner le duo Mbappé-Cavani dans un système aux allures de 4-2-4.
La clé pour battre Manchester United, qui a gagné tous ses matches depuis l'arrivée d'Ole Gunnar Solskjaer sur son banc fin décembre ?
Outre Neymar, Tuchel doit aussi gérer l'absence de Marco Verratti, le seul milieu défensif de métier qu'il possède dans son effectif, et l'absence de recrues à trois jours de la clôture du mercato.
Pour l'instant, ni Leandro Paredes (Zenit Saint-Petersbourg) annoncé tout proche jeudi, ni Idrissa Gueye, objet d'une offre de 25 millions d'euros "rejetée" par Everton, selon son entraîneur Marco Silva lundi, n'ont signé au PSG.
"Je suis inquiet car on a besoin de deux joueurs, ou peut-être encore un autre joueur offensif si Neymar est blessé pour quelques semaines", a déploré l'entraîneur parisien. Panique ou simple coup de pression ? L'atmosphère ne cesse en tout cas de s'alourdir à 15 jours du grand rendez-vous...
Avec AFP