Au lendemain des législatives du 7 octobre, remportées par le Parti justice et développement (PJD, islamiste), M. Benkirane avait été reconduit par le roi Mohammed VI à la tête du gouvernement de coalition qu'il dirigeait depuis cinq ans.
Depuis, il mène d'intenses tractations avec d'autres formations, sans parvenir à rassembler les 198 sièges synonymes de majorité.
"Le processus (de négociations) n'a pas évolué dans le bon sens", a déploré M. Benkirane devant les membres de sa formation, réunis pour une session ordinaire de son conseil national, à Bouznika près de Rabat.
Il a jugé "inacceptable" qu'un parti "desservi par les résultats des élections bloque la formation du gouvernement", faisant référence au Rassemblement national des indépendants (RNI), parti libéral arrivé quatrième lors des élections législatives avec 37 sièges.
"A chaque fois, de nouvelles conditions sont posées", a-t-il regretté, faisant visiblement référence aux conditions posées par Aziz Akhannouch, président du RNI, pour participer à une coalition.
La presse locale continuait de s'interroger sur cette impasse politique. "Pas de déblocage en vue pour la formation du gouvernement", écrit ainsi samedi le site de l'hebdomadaire TelQuel.
Certaines voix évoquent même la tenue d'élections anticipées, une option toutefois jugée peu probable en raison de son coût élevé.
M. Benkirane a déclaré samedi s'opposer à cette éventualité, alors que la Constitution ne dit rien au cas où le chef du gouvernement désigné n'arrive pas à former sa majorité.
Le Conseil national du PJD doit par ailleurs préparer la succession de M. Benkirane, qui n'a plus le droit de se représenter comme secrétaire général du parti après deux mandats successifs, selon les statuts de cette formation.
Avec AFP