Mohammed VI s'exprimait lors d'un discours prononcé dans son palais à Tetouan (nord) à l'occasion de ses 20 ans de règne, célébrés mardi avec la traditionnelle "Fête du Trône".
Son discours a été suivi par l'annonce de 4.764 grâces. Certaines concernent des détenus du mouvement de protestation du Hirak, qui avait agité la région du Rif (nord) en 2016-2017, selon un communiqué officiel qui ne donne aucune autre précision.
Ce mouvement, né après la mort tragique d'un poissonnier qui tentait de s'opposer à la saisie de sa marchandise en octobre 2016, a débouché sur des centaines d'arrestations et de condamnations.
L'édification d'un "Maroc où s'estompent les disparités criantes (...) nécessite de nouvelles compétences aux différents postes et niveaux de responsabilité (...) y compris le gouvernement", a déclaré le souverain dans son discours.
Le monarque de 55 ans, qui a succédé à son père Hassan II en 1999, s'est félicité du "bond qualitatif" en matière "d'infrastructures" et a vanté la "consolidation des droits et des libertés", à contre-courant des associations des droits humains qui pointent une "régression".
Mais ces progrès n'ont pas de "répercussions suffisantes", a-t-il dit, en citant notamment "les "services sociaux de base".
Pour apporter du "sang neuf", Mohammed VI a chargé le chef du gouvernement, l'islamiste Saad-Eddine El Othmani, de lui soumettre des propositions pour "renouveler et enrichir les postes de responsabilité, tant au sein du gouvernement que dans l'administration" à "l'horizon de la rentrée prochaine", théoriquement en octobre pour la rentrée parlementaire.
Traditionnellement au Maroc, les lignes idéologiques des partis politiques comptent peu ou prou dans la formation des coalitions.
Et malgré l'adoption d'une nouvelle Constitution en 2011, les partis au sein du gouvernement travaillent de facto sous la tutelle d'un roi aux pouvoirs très larges qui trace les orientations du pays et garde la haute main sur tous les secteurs stratégiques.
L'actuelle coalition regroupe des islamistes, des ex-communistes et des technocrates adoubés par le Palais.
Mohammed VI a également annoncé la mise en place d'une "commission spéciale" chargée de définir les contours d'un "nouveau modèle de développement" pour "réduire les inégalités sociales et les disparités spatiales".
Il a appelé à un "état des lieux, aussi douloureux et pénible puisse-t-il être" en souhaitant de "l'audace" pour trouver des "solutions adaptées".
Avec AFP