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Le Rwanda à l’heure de la numérisation de ses services administratifs


Un Rwandais navigue sur la plateforme d'e-gouvernance Irembo.com, à Kigali, le 10 juin 2016. (VOA/Maurice Magorane)
Un Rwandais navigue sur la plateforme d'e-gouvernance Irembo.com, à Kigali, le 10 juin 2016. (VOA/Maurice Magorane)

En un mois, plus de 53.000 ont déjà fait une requête sur la plateforme e-gouvernance Irembo.com créée par le gouvernement rwandais.

Il s’agit d’un boum des souscripteurs. Ce site internet a été mandaté en 2014 par le gouvernement Rwandais dans le but de digitaliser la totalité des services publics de l’Etat. L’objectif du gouvernement est de réduire l’écart entre les 12 millions de citoyens rwandais et l’administration, en quelques clics.

Avec cet outil disponible depuis déjà deux ans, les Rwandais peuvent obtenir différents documents administratifs.

En kinyarwanda, Irembo signifie portail. Irembo.com est le nom qui symbolise une nouvelle administration 2.0. Au Rwanda, la population se familiarise peu à peu avec la nouvelle façon de demander du service administratif.

En effet, cette plateforme offre un accès direct et permanent entre les citoyens rwandais et toutes les administrations locales et nationales.

Les Rwandais peuvent, par exemple, renouveler leur passeport, demander une nouvelle carte d’identité, obtenir une copie de leur casier judiciaire, etc. et payer directement en ligne avec leur téléphone mobile ou avec une carte de crédit bancaire.

Une capture d’écran de la plateforme e-gouvernance Irembo.com des services administratifs rwandais, , à Kigali, Rwanda, 10 juin 2016. VOA/Maurice Marogane
Une capture d’écran de la plateforme e-gouvernance Irembo.com des services administratifs rwandais, , à Kigali, Rwanda, 10 juin 2016. VOA/Maurice Marogane

De plus en plus de gens utilisent ce service.

Fin mai 2016, plus de 53.000 Rwandais ont fait une requête via la plateforme. Pour Serge Polisi, Directeur des projets spéciaux, cette plateforme a réussi grâce au partenariat entre l’état et le secteur privé.

« C’est un PPP, nous construisons la plateforme, on permet d’opérationnaliser la plate et on la transfert au gouvernement », explique M. Polisi.

L’équipe du projet Irembo ainsi que le gouvernement travaillent main dans la main pour amplifier la mutation de son administration vers l’ère numérique. Le but est d’accélérer la numérisation de l’ensemble des services de l’administration rwandaise.

L’Etat rwandais a opté pour un modèle de concession à durée limitée dans le temps, la société privée est bien en charge de la mise en place du système informatique, son développement, sa maintenance et son opérationnalisation pendant 25 ans.

L’Etat récupérera, au final, l’intégralité du service pour en être le seul opérateur. Francis Kaboneka, ministre de l’Administration locale et des Affaires sociales demande à la population et aux agents administratifs de s’impliquer.

Irembo s’inscrit dans le programme du gouvernement. Nous voulons réduire d’attente avant d’obtenir des documents administratifs. C’est déjà opérationnel, affirme Francis Kaboneka.

Qu’en est-il de la sécurité de toutes ces données personnelles à l’heure de l’explosion de la cybercriminalité et de nombreux enjeux éthiques liés au Big Data ? Serge Polisi, Directeur des projets spéciaux, se veut rassurant’

Notre base de données est située dans une enceinte étatique. C’est e gouvernement qui assure l’aspect physique et sécuritaire de cette infrastructure. Notre travail n’est pas de garder les informations. Nous sommes plutôt une plateforme transactionnelle, argument M. Polisi.

Le Rwanda a pour ambition de digitaliser plus de 400 services administratifs, des services de police à ceux de l’état civil en passant par les services dédiés aux Rwandais de la diaspora, d’ici 2020. Il le fera en collaboration avec le secteur privé.

Ce projet permet déjà de désengorger les files d’attente devant les bureaux administratifs.

Avant il fallait sept allers retours en moyenne pour obtenir un service administratif mais aujourd’hui il suffit d’accéder en ligne, au portail, et ensuite aller collecter le document désiré.

Ce projet, le premier en Afrique, inspire déjà plusieurs pays d’Afrique parmi lesquels le Ghana, l’Ouganda ou encore le Bénin qui suivraient de près les résultats de l’expérience Irembo.

Reportage de Maurice Magorane

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