Les autorités vont continuer à autoriser pour le moment la production et la distribution d'eau minérale en sachets plastiques, sortes de berlingots de consommation extrêmement courante dans les rues sénégalaises, a indiqué le ministère de l'Environnement.
Ces sachets font partie des quantités considérables de déchets plastiques abandonnés dans les rues ou sur les plages du Sénégal, où environ 40% de la population vit sous le seuil de pauvreté avec moins d'1,9 dollar par jour, selon la Banque mondiale.
La loi entrée en vigueur lundi en complète une autre similaire datant de 2015 et proscrivant la vente de sacs plastiques fins. Cette loi n'a guère été appliquée.
La nouvelle loi vise les produits plastiques à usage unique et jetables, comme les pailles pour les boissons, les emballages dans le commerce et les grandes surfaces, et les tasses de café et de thé, selon un document officiel.
L'importation de déchets plastiques est également interdite.
Les contrevenants à la nouvelle loi s'exposent à des peines de prison.
Cependant, dans un communiqué publié samedi, le ministre de l'Environnement Abdou Karim Sall a précisé que le gouvernement avait décidé d'"assouplir l'application de certaines dispositions de la loi qui ont un fort impact économique et social". Il a cité les producteurs et les vendeurs d'eau en sachets plastiques, sans citer le nombre d'entreprises et d'emplois concernés.
Un responsable du ministère a admis auprès de l'AFP sous le couvert de l'anonymat qu'une stricte application de la loi pendant la pandémie était improbable.
Le Sénégal a officiellement déclaré 377 cas de contamination par le coronavirus, dont cinq décès. Le gouvernement a instauré un couvre-feu nocturne, fermé les frontières et fortement restreint les déplacements et les rassemblements.
Le président Macky Sall a récemment admis que le pays subissait "de plein fouet" l'impact social et économique de l'épidémie.