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Le Sénégal entre dans l'ère du pétrole : regard d'expert


La SAR (Société Africaine de Raffinage) a démarré en 1963 et a été inaugurée en 1964 par l'ex-président Sénégalais, Léopold Sédar Senghor.
La SAR (Société Africaine de Raffinage) a démarré en 1963 et a été inaugurée en 1964 par l'ex-président Sénégalais, Léopold Sédar Senghor.

Le Sénégal se trouve à un tournant décisif de son histoire économique avec sa production de pétrole et de gaz. Selon l’économiste Meissa Babou, les 750 milliards FCFA de revenus potentiels annuels devraient financer des projets cruciaux de développement et renforcer la souveraineté économique du pays.

Meissa Babou, enseignant-chercheur en économie et gestion à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, souligne les nombreuses opportunités offertes par cette nouvelle production de pétrole.

Le Sénégal devient un pays producteur de pétrole : entre défis et opportunités
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"Nous sommes notamment un pays à refaire. Et dans ce pays, il manque beaucoup. Nous avons un modèle économique d'importation et il va falloir aller vers la souveraineté dans tous les segments. Pour cela, effectivement, on a besoin de ressources", explique-t-il.

La production de pétrole et de gaz peut offrir une aubaine pour les autorités visant à rénover le pays, « sachant que il faudra investir et beaucoup investir dans l'agriculture, la pêche, et l'agro-industrie », précise Meissa Babou. Les investissements dans ces secteurs sont essentiels pour diversifier l'économie et renforcer la souveraineté économique.

Augmentation des Revenus

Selon les projections, le Sénégal pourrait engranger environ 750 milliards de francs CFA par an grâce à ces ressources. "Nous attendons de ce pétrole et de ce gaz environ 750 milliards l'année", ajoute Meissa Babou, soulignant l'importance de ces revenus pour financer des projets de développement.

Néanmoins, le professeur Babou reconnaît que des défis subsistent, notamment en matière de raffinage. Parmi les principaux défis identifiés par Meissa Babou figurent notamment le raffinage et les infrastructures.

« Le défi, c'est le raffinage. Nous sommes l'un des rares pays ici qui disposent d'une raffinerie. Mais cette raffinerie n'est pas seulement conçue pour les besoins locaux », assure-t-il. "Le Sénégal dispose actuellement d'une capacité limitée dans ce domaine. Il est crucial de développer de nouvelles infrastructures pour valoriser au maximum nos ressources", ajoute l’enseignant-chercheur.

Vers la création d'une seconde raffinerie de nouvelle génération au Sénégal
Vers la création d'une seconde raffinerie de nouvelle génération au Sénégal

Le professeur Babou évoque la nécessité de développer de nouvelles raffineries, notamment à Saint Louis, cruciales pour maximiser la valeur ajoutée du pétrole et du gaz.

Gestion transparente des revenus

Le professeur Babou met en lumière l'importance d'investir massivement dans des secteurs clés tels que l'agriculture, la pêche et l'éducation pour assurer un développement équilibré et durable. Il insiste également sur la nécessité d'une gestion transparente des revenus pétroliers afin d'éviter toute utilisation politique des ressources.

"C'est une question stratégique. Il faut créer un fonds spécial dédié pour que les ressources ne soient pas détournées à des fins politiques", explique-t-il. La question de la répartition équitable des bénéfices est également cruciale. "Une répartition qui mettrait les secteurs sociaux de base en avant, comme la santé et l'éducation, serait essentielle pour garantir une distribution équitable des bénéfices", pense-t-il.

"Il appartient à l'autorité de voir s'il faut un fonds spécial dédié pour que ce fonds-là ne soit pas mis dans un budget politique qui risque de disparaître", explique Meissa Babou. Il insiste sur l'importance de garantir que les secteurs sociaux de base, comme la santé et l'éducation, bénéficient en priorité de ces revenus.

Prévenir la Malédiction du Pétrole

En ce qui concerne la prévention de la malédiction du pétrole, le professeur Meissa Babou reste optimiste quant à la capacité du Sénégal à éviter les pièges rencontrés par d'autres pays africains producteurs de pétrole. "Nous ne sommes pas encore dans cette situation, et nous avons la chance de pouvoir nous inspirer des expériences des autres pays", affirme-t-il.

Le Sénégal doit également apprendre des expériences d'autres pays africains pour éviter la "malédiction du pétrole", un phénomène où les richesses pétrolières mènent à la corruption, à l’inexploitation ou l’abandon d’autres secteurs, et à des conflits plutôt qu'au développement économique.

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"Nous sommes un pays de débrouillards. Les Sénégalais misent sur eux-mêmes, la petite agriculture, le petit commerce. Ils ne sont même pas informés souvent des enjeux", dit Meissa Babou, ajoutant que la surveillance internationale et une gestion rigoureuse sont essentielles pour éviter les erreurs commises ailleurs.

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