"Depuis ce samedi matin, le signal analogique de Télé 50 est coupé sans qu'aucune raison ne nous soit signifiée. On n'a jamais vu ça", a déclaré à l'AFP Jean-Marie Kasamba, Directeur général de Télé 50.
M. Kasamba a par ailleurs affirmé avoir été "convoqué par les services des renseignements pour lui dire: ne faites pas ça, ne diffusez plus ça".
"J'en appelle aux défenseurs de la liberté de la presse pour que Télé 50 soit rétabli dans ses droits, sans plus attendre", a-t-il ajouté.
Interrogé par l'AFP, un responsable au ministère congolais des Médias a écarté toute idée de règlement de compte "politique" dans cette coupure du signal.
"Il y a une décision de l'organisation internationale de la télécommunication qui oblige tous les États à basculer à la TNT (télévision numérique terrestre). Nous appliquons graduellement cette décision. Donc, il n'y a rien de politique dans la décision de couper le signal de Télé 50. On applique la loi, c'est tout!", a-t-il expliqué sous couvert d'anonymat.
"Toutes les télévisions analogiques sont donc obligées d'opérer la migration vers la TNT. Pourquoi Télé 50 ferait-elle exception? C'est une directive mondiale", a insisté ce responsable.
Depuis 2014, les autorités ont lancé le processus de passage obligatoire à la télévision numérique terrestre.
Parmi les principaux actionnaires de Télé 50, se trouve Moïse Ekanga, un proche de l'ancien président Joseph Kabila.
Télé 50 a été bousculée en début de l'année par un premier mouvement de grève depuis sa création en 2010. Les journalistes et autres membres du personnel réclamaient 14 mois d'arriérés.
Au début de la semaine, une note du ministère des Médias datée du 26 mars 2019 a réclamé à l'entreprise audiovisuelle Télé 50 une somme de 57.750 dollars américains pour le compte du Trésor public en guise de taxes et redevances non payées.