Des bâtiments en ruines depuis cinq ans sont maintenant transformés en décharges publiques dans le quartier de Yoro, très touché par l’explosion du dépôt de munitions de Mpila à Brazzaville. Cinq ans après, de mauvais souvenir taraudent toujours les mémoires des survivants.
"Toutes ces images sont toujours dans ma mémoire comme si c’était encore hier. Je revois les cadavres que j’enjambais ou les corps mutilés. Jamais je n’oublierai ces moments", témoigne Fulgence, habitant du quartier Yoko.
A l’épicentre de l’explosion, le gouvernement a construit un quartier moderne. Des villas ont remplacé la caserne des blindés. Ces maisons ne sont pas encore occupées, et cela appelle la curiosité des populations.
"Mais pour qui ont-ils construit ces maisons qui ne sont toujours pas occupées. Ils ont cassé nos maisons, ils doivent nous reloger", affirme Marie-Jeanne, une habitante de Kanga Mbandzi, un autre quartier touché par cette explosion.
Plusieurs familles ont rafistolé leurs maisons et d’autres couchent sous les décombrent, essayant de recommencer une nouvelle vie.
"Personne ne nous regarde ici, nous sommes abandonnés. Les parents les propriétaires des parcelles sont en train de mourir de tension artérielle, car aucune solution n’est apportée à ce drame. Ils sont tout perdu", abonde Marie-Jeanne.
Cinq ans après, des centaines de familles ont pu être relogées à Kintele, à une trentaine de kilomètres au nord de Brazzaville. Elles sont satisfaites des conditions de cette citée entièrement occupée par les victimes de Mpila.
"A comparer avec nos maisons de Mpila, ici les conditions sont bonnes. Mais, nous voulons bien repartir chez nous", indique Louise.
L’explosion de Mpila avait officielle fait 280 morts et de nombreux blessés. Des militaires avaient été jugés et condamnés dont le colonel Marcel Ntsourou par sursis.
Reportage de Ngouela Ngoussou à Brazzaville pour VPA Afrique