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Le Soudan du Sud dépassé par l'afflux de réfugiés soudanais, alerte MSF


Les deux centres de transit de Renk, conçus pour accueillir un maximum de 8.000 personnes, en abritent désormais plus de 17.000, selon MSF.
Les deux centres de transit de Renk, conçus pour accueillir un maximum de 8.000 personnes, en abritent désormais plus de 17.000, selon MSF.

La situation dans les camps de personnes déplacées au Soudan du Sud, où ont afflué des milliers de Soudanais fuyant la guerre et où se propage rapidement une épidémie de choléra est "totalement accablante", a alerté lundi Médecins sans frontières (MSF).

Selon l'ONG, chaque jour en décembre, plus de 5.000 personnes ont traversé la frontière vers le plus jeune pays du monde, en proie à des violences diverses et régulières, en plus des calamités climatiques.

Depuis avril 2023, une guerre opposant au Soudan l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) de son ex-adjoint, le général Mohamed Hamdane Daglo a fait des dizaines de milliers de morts et plus de 11 millions de déplacés.

"La situation est totalement accablante et insuffisante", a déploré Emanuele Montobbio, coordinateur des urgences MSF à Renk, cité dans le communiqué.

Les deux centres de transit de Renk, conçus pour accueillir un maximum de 8.000 personnes, en abritent désormais plus de 17.000, selon MSF. Plus de 100 blessés, dont beaucoup souffrent de blessures graves, y attendent toujours d'être opérés.

Dans des campements informels, des milliers de personnes sont obligées de vivre sous des arbres ou dans des abris de fortune, avec un accès limité à la nourriture, à l'eau potable, aux soins de santé ou à tout autre service de base, a également déploré l'organisation. "Notre village était en flammes", a raconté Alhida Hammed, originaire du Nil Bleu, qui se remet d'une blessure par balle à l'hôpital de Renk. "Nous avons été déplacés et vivons maintenant sous un arbre".

"Négligence systémique"

MSF a également alerté sur l'"augmentation alarmante et rapide" de la propagation du choléra, surtout dans les camps, "dépassant les capacités de réponse".

92 personnes sont mortes de la maladie dans l'État d'Unity, selon MSF, qui a précisé avoir traité plus de 1.210 personnes en seulement quatre semaines dans la ville de Bentiu, juste un quart des quelque 4.000 cas suspects dans l'État.

Près de Juba, dans des camps abritant des dizaines de milliers de personnes, MSF a déclaré avoir traité quelque 1.700 cas suspects et que 25 décès ont été signalés par la communauté.

"Ce à quoi nous assistons (...) est le résultat d’une négligence systémique", a déclaré, cité dans le communiqué, Mamman Mustapha, chef de mission MSF. "Les camps sont submergés par des montagnes de déchets non ramassés, les latrines sont cassées et débordent, ce qui ne laisse aux gens d’autre choix que de déféquer à l’air libre", a-t-il poursuivi.

"L’eau potable est contaminée et les patients arrivent dans nos centres de traitement du choléra dans un état critique – beaucoup sont aux portes de la mort", a-t-il ajouté. M. Mustapha a appelé à des "mesures immédiates", faute de quoi, "les cas de choléra augmente[ront] en flèche dans les jours et les semaines à venir".

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