Depuis l’apparition du coronavirus en mars 2020 au Tchad, les autorités ont pris plusieurs mesures restrictives, notamment la fermeture des frontières aériennes et terrestres pour limiter la propagation de cette pandémie. Cela n’a pas empêché d’accueillir sur le sol tchadien plus de 10.000 personnes supplémentaires dont la vie a été bouleversée par la guerre et toutes autres formes de persécution dans leurs pays d’origine.
"Alors que les frontières étaient fermées, votre gouvernement n’a pas hésité à laisser passer les réfugiés qui cherchent à se mettre à l’abri. Donc pour moi, le Tchad est un espace d’asile ouvert, malgré les différentes difficultés que le pays rencontre à aucun moment cet espace d’asile n’a été mis à mal", estime Papa Kysma Sylla, représentant du HCR au Tchad.
Papa Kysma Sylla rappelle aux responsables politiques de la part le monde qu’il est indispensable de redoubler d’efforts pour prévenir et régler les conflits et les crises. Le représentant du HCR au Tchad se réjouit du cadre législatif mis en place par les autorités tchadiennes en faveur des réfugiés.
"Il faut saluer la République du Tchad pour avoir voté, en décembre 2020, une loi qui normalise la présence des réfugiés sur le sol tchadien en termes de droits et devoirs. Ceci est un très bon acquis", a-t-il dit.
Il informe que son institution gère "aujourd’hui près d’un million de personnes parmi lesquelles, environ 500.000 reconnues officiellement comme réfugiés par le gouvernement tchadien. Environ 10.000 sont potentiellement apatrides, dont la nationalité n’est pas très bien établie et le reste sont des déplacés", précise Papa Kysma Sylla.
Des milliers des personnes déplacées et des désengagés de la secte Boko Haram installés dans la province du Lac ne sont pas pris en compte comme réfugiés, estime le coordonnateur du centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme, Oubadjimdehba Désiré. Pour lui, la gestion de cette catégorie de personnes constitue une bombe à retardement.
"Dans la province du Lac, nous avons recensé en 2019, 2.544 désengagés de Boko Haram et les personnes déplacées internes sont plus de 100.000. Mais leur situation sociale est déplorable", a déclaré le coordonnateur du centre à VOA Afrique.
Il lance un appel à l’Etat tchadien et aux organisations humanitaires d’assister ces personnes désœuvrées. Car prévient-il, ces personnes constituent non seulement une source d’insécurité pour le pays, mais aussi pour le bassin du Lac Tchad.
Pour le représentant du HCR au Tchad Papa Kysma Sylla, les efforts sont en train d’être faits pour assurer la protection de cette frange de la population bien que le mandat du HCR pour cette catégorie de personnes n’est pas décliné de la même manière que celui des réfugiés.
"Aujourd’hui dans la province du Lac, il y a 250 nouveaux villages ou les déplacés se sont installés. Mais nous voulons réduire à 50 sites pour nous permettre de rationaliser notre assistance mais aussi de mieux sécuriser nos compatriotes tchadiens", a rassuré le représentant du HCR au Tchad.
Il informe que des discussions sont en cours avec l’Agence nationale de titres sécurisés, une agence gouvernementale pour organiser l’identification de chaque individu. Ce qui, dit-il, leur permettra non seulement d’avoir des pièces d’identité mais aussi permettra à la représentation du HCR au Tchad de savoir qui elle assiste.
A cause de la pandémie du Covid-19, la représentation du HCR au Tchad résume la commémoration à la remise de quelques matériels à la banque de sang de l’hôpital général national couplé au don de sang des étudiants réfugiés à l'institution.