Ils séjournent désormais dans la principale localité de la province. La vie est dure pour ces déplacés qui n’ont qu’un seul souhait, regagner aujourd’hui leurs localités respectives.
Hamidou Guigma, 48 ans, est agriculteur à Zimtenga, 25 km de Kongoussi. Il a fui fin septembre 2019 à cause de l’insécurité et du terrorisme. Il est parti avec toute sa famille, au moins une quarantaine de ses proches.
"J’ai fui avec toute ma famille. Mon papa, mes quatre vielles, puisque le papa a quatre femmes, moi j’en ai deux. Mes petits frères et leurs femmes. La famille tourne autour de 40 personnes", a dit Hamidou Guigma, déplacé.
Le Burkinabè vit dans une zone défavorisée de Kongoussi. Pas d’eau potable, pas d’électricité. La vie ici n’est donc pas facile. Ce matin, sous un soleil de plomb, il est venu chercher des vivres sur place. Il est reparti bredouille : il y a rupture.
"A ce jour, nous avons enregistré 45 472 personnes déplacées internes. Il y a la prise en charge alimentaire, sanitaire et psychologique. Nous avons pu toucher 2 094 ménages qui ont bénéficié des vivres", explique Ousséni Kaboré, directeur provincial de l’Action humanitaire.
"Ce n’est pas conséquent. C’est un geste qu’ils font, mais ça ne suffit pas, vu le nombre de familles qu’il y a et les quantités qu’ils donnent", s’indigne Hamidou Guigma.
Hamidou ne sait pas si ses enfants iront cette année à l’école. "J’ai au moins 6 enfants qui partent à l’école. Mais vraiment leur avenir est hypothéqué. Toutes les écoles sont fermées", s’inquiète M. Guigma.
Le père de famille veut regagner sa localité. "Ce n’est pas facile étant déplacé. Ce qui nous manque c’est notre village, nos récoltes, la nourriture", indique le déplacé.
Comme Hamidou Guigma, ils sont plusieurs milliers de déplacés dans les différents quartiers de Kongoussi. Ils n’ont qu’un seul souhait, que la paix revienne dans leurs localités respectives afin qu’ils y retournent, et ce, avec l’aide du gouvernement.