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Le vice-président limogé dit avoir quitté le pays et défie le couple Mugabe


 Emmerson Mnangagwa, le vice-président zimbabwée, participe à une cérémonie officielle à Harare, le 7 décembre 2014.
Emmerson Mnangagwa, le vice-président zimbabwée, participe à une cérémonie officielle à Harare, le 7 décembre 2014.

Le vice-président zimbabwéen limogé Emmerson Mnangagwa a annoncé mercredi avoir quitté son pays en raison des "menaces incessantes" qui pesaient sur lui et promis de continuer le combat contre les dérives du président Robert Mugabe et de son épouse Grace.

"Je voudrais faire savoir à mes concitoyens que je ne suis plus dans le pays et que je suis sain et sauf", a déclaré M. Mnangagwa dans un communiqué. "Mon départ soudain a été causé par les menaces incessantes à mon égard (...) par ceux qui ont tenté précédemment de m'éliminer, notamment en m'empoisonnant", a-t-il expliqué.

Selon les informations de VOA, le vice-président s'est réfugié en Afrique du Sud.

Le parti au pouvoir de la Zanu-PF "n'est pas votre propriété personnelle ni celle de votre épouse, comme bon vous semble", a-t-il ajouté à l'adresse de M. Mugabe, promettant de revenir au pays pour diriger la formation politique.

M. Mnangagawa, longtemps pressenti comme un possible successeur de M. Mugabe, 93 ans, a été démis de ses fonctions lundi pour "manque de loyauté" envers le chef de l'Etat.

Il a été victime de la bataille de succession qui se joue pour remplacer le moment venu le président, au pouvoir depuis 1980. Sur son chemin, il a rencontré un concurrent de poids, la Première dame, qui a mené ces dernières semaines une violente campagne de dénigrement contre lui.

Grace Mugabe, 52 ans, "a déversé de fausses informations, des commentaires injustes et irresponsables à mon égard", a poursuivi M. Mnangagawa.

"J'ai été diffamé au-delà de l'imaginable (...) J'ai été accusé d'avoir commis des actes de trahison qui remonteraient aux années 80. Ce n'est pas seulement faux, mais c'est risible et le président le sait", a-t-il encore affirmé.

La Zanu-PF est "un parti contrôlé par du menu fretin indiscipliné, égoïste et servant ses propres intérêts, qui tient son pouvoir non du peuple et du parti, mais de deux individus, la famille du président qui a privatisé (...) notre institution tant aimée", a-t-il poursuivi.

L'ancien vice-président, surnommé le "Crocodile" pour son caractère impitoyable, a accusé Robert Mugabe d'être "une personne entêtée qui pense être en droit de diriger jusqu'à sa mort" le Zimbabwe.

M. Mugabe, plus vieux chef d'Etat en exercice de la planète, a annoncé qu'il se présenterait en 2018 pour un nouveau mandat.

"Le temps est venu de dire non aux demi-dieux et personnes qui sont autocentrées et ne pensent qu'à elles-mêmes et leur famille", a conclu le vice-président, promettant de"revenir au Zimbabwe pour diriger la Zanu-PF".

Le parti, au pouvoir depuis l'indépendance du pays en 1980, doit tenir sa conférence annuelle en décembre.

Avec AFP

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