"La Palestine représente un test important pour la CPI et je ne crois pas qu'ils peuvent se permettre de le rater", a dit à quelques journalistes Ammar Hijazi, un des responsables de la coopération palestinienne avec cette institution judiciaire.
"S'ils ratent le test de la Palestine, c'est toute la CPI et tout le système criminel international qui s'effondreront", a-t-il dit.
La délégation de la Cour, qui est en visite de mercredi à lundi en Israël et dans les Territoires palestiniens, est attendue en Cisjordanie occupée samedi et dimanche.
Premier tribunal international permanent chargé de juger les crimes de guerre, crimes contre l'humanité et génocide, la CPI examine depuis janvier 2015 l'éventualité d'ouvrir des enquêtes sur les agissements israéliens ou palestiniens.
La direction palestinienne a soumis à la CPI des dossiers mettant en lumière, selon elle, des crimes de guerre israéliens à proprement parler, notamment dans la bande de Gaza, et des crimes liés à la colonisation comme les transferts forcés de population.
Contrairement à la Palestine, Israël n'est pas membre de la CPI et dit ne pas être tenu de coopérer avec elle, expliquant que son propre système judiciaire est à même de juger de crimes éventuels commis par des Israéliens.
Israël aussi accuse les Palestiniens de crimes de guerre, comme le tir de roquettes sur les populations civiles ou l'emploi selon lui de civils comme boucliers humains dans la bande de Gaza.
Israël contrôlant tous les accès à la Cisjordanie, l'accès des représentants de la CPI à ce territoire palestinien occupé reste soumis à son bon vouloir.
La délégation de la CPI n'a pas prévu de se rendre dans la bande de Gaza, gouvernée par le mouvement islamiste Hamas et soumise au blocus israélien.
La Cour a souligné que sa visite ne s'inscrivait pas dans le cadre de l'examen préalable à l'ouverture ou non d'enquêtes.
M. Hijazi a dit comprendre les limites de la visite et néanmoins se réjouir qu'elle ait lieu.
Cependant, les Palestiniens "regrettent" que la bande de Gaza ne fasse pas partie du programme parce que les Israéliens ne le veulent pas, a dit un officiel sous couvert de l'anonymat.
Quant à l'examen préalable à la décision de la CPI d'ouvrir ou non une enquête, "les preuves ne manquent pas et nous pensons que le bureau du procureur aurait dû agir beaucoup plus vite", a affirmé M. Hijazi. Il a dit espérer du "mouvement d'ici à la fin de l'année".
Mais le "véritable test" se posera lors du déplacement de membres de la CPI sur le terrain dans un second temps pour réunir des preuves: l'acceptation ou non par Israël "montrera la sincérité de la coopération israélienne", a-t-il dit.
Avec AFP