Les vétérans ont participé avec M. Mugabe à la guerre d'indépendance du Zimbabwe dans les années 1970, et ont joué un rôle crucial et parfois violent dans son maintien au pouvoir depuis 1980.
Mais jeudi, ces alliés clés du pouvoir ont accusé le président d'avoir "lamentablement échoué" à résoudre les problèmes économiques du pays tout en le prévenant, pour la première fois, qu'ils ne le soutiendraient pas lors de la présidentielle prévue en 2018.
Si l'opposition politique s'est rapidement félicitée de cette déclaration des vétérans à l'encontre de M. Mugabe, le gouvernement a lui tenté de la décrédibiliser.
"Le gouvernement rejette ce soi-disant communiqué traître, qui trahit la démocratie constitutionnelle au Zimbabwe avec un mépris absolu", a réagi samedi dans un communiqué le ministre des Anciens combattants, Walter Tapfumaneyi, qui a diligenté une enquête pour déterminer l'identité précise des auteurs du communiqué et les traduire en justice.
Le ministre a aussi appelé "tous les vétérans patriotes de la lutte pour la libération à rester loyal au président et au parti (au pouvoir, ndlr), de rester disciplinés et de se méfier des machinations des détracteurs du Zimbabwe".
Le Zimbabwe traverse une profonde crise économique depuis le début des années 2000, aggravée cette année par une sécheresse. Environ 90% de la population active n'a pas de travail dans le secteur formel.
Le gouvernement est à cours de liquidités, ce qui a retardé, pour un second mois consécutif, le paiement des salaires des soldats et des fonctionnaires. Dans ce contexte de déliquescence économique, le pays a connu ces dernières semaines une série de manifestations et de grèves - les plus importantes depuis des années - pour dénoncer la crise.
Avec AFP