PARIS (Reuters) - Le président égyptien Abdel Fattah al Sissi a prôné mardi l'adoption d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu qui permettrait, après le feu vert des autorités libyennes, une intervention d'une coalition contre les djihadistes en Libye.
Interrogé sur Europe 1 sur la nécessité d'une résolution de l'Onu en ce sens, il a répondu : "Oui, il n'y pas d'autre choix, en prenant en compte que le peuple libyen soit d'accord et que le gouvernement libyen soit d'accord et nous appelle pour agir pour rétablir la stabilité et la sécurité."
L'Egypte avait déjà appelé lundi, de concert avec la France, le Conseil de sécurité de l'Onu et la communauté internationale à se saisir de la situation en Libye où des foyers djihadistes se sont constitués dans le Sud, menaçant la stabilité de la région.
Deux jours après la diffusion d'une vidéo montrant la décapitation de 21 Egyptiens de confession copte par l'Etat islamique (EI), le chef de l'Etat égyptien est revenu sur la riposte de son armée qui a pilonné lundi à l'aube des positions des djihadistes en Libye.
"Nous ne voulions pas que l'Egypte intervienne militairement, nous ne voulions pas agir à l'intérieur de la Libye par respect pour la souveraineté et pour le peuple libyen mais ce qu'il s'est passé est un crime monstrueux", a dit Abdel Fattah al Sissi. "Que nos enfants soient égorgés en Libye et ne pas agir, non. C'est une forme d'auto-défense".
Prié de dire si l'armée égyptienne allait de nouveau bombarder les positions des djihadistes en Libye, il a répondu : "Nous avons besoin de refaire une telle réponse mais ensemble, pour arrêter le terrorisme."
La Libye est plongée dans le chaos et est minée par les rivalités entre milices armées depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 à la suite d'une intervention d'une coalition militaire conduite sous mandat de l'Onu.
Deux gouvernements se disputent actuellement la gestion du pays : l'un, proche des milices de Fajr Libya (Aube libyenne), siège à Tripoli, la capitale ; l'autre, basé à Tobrouk, est le seul reconnu par la communauté internationale.
"La mission n'a pas été achevée par nos amis européens, nous avons abandonné le peuple libyen prisonnier de milices islamistes", a souligné le chef d'Etat égyptien qui a appelé ces dernières à déposer les armes.
En revanche, "il faut lever l'embargo sur les armes à destination de l'armée libyenne pour lui donner l'occasion de défendre son peuple, son pays et ses choix", a-t-il ajouté.