Le vol spécial affrété par le gouvernement malien a atterri samedi soir à Bamako.
"Nous sommes en insécurité en Libye. Dès qu'on sort, on nous arrête, on nous insulte parce que nous sommes des Noirs. C'est trop dur. Vraiment nous sommes heureux de revenir au Mali", a déclaré à l'AFP Oumou, une rapatriée accompagnée de son fils de cinq ans.
Certains rapatriés ont affirmé à l'AFP avoir été emprisonnés en Libye. "Un jour, j'allais à la boutique à Tripoli, quand la police m'a arrêté, et j'ai été jeté en prison. J'ai été battu, maltraité. D'autres Maliens sont encore en prison", a ainsi témoigné Daouda Djénépo.
D'autres rapatriés, originaires du nord du Mali, ont également dit à l'AFP avoir été pris à tort "pour des terroristes". C'est le cas d'Ahmed, touareg de Tombouctou (nord du Mali): "Des miliciens ont demandé mes papiers (que) je n'avais pas. Ils ont dit que j'étais un terroriste de Daech (acronyme arabe du groupe jihadiste Etat islamique, ndlr). J'ai été frappé. D'autres Arabes et Touareg ont été aussi frappés".
Un Malien d'origine arabe a aussi dit à l'AFP avoir "été pris pour un terroriste à cause de (s)a couleur de peau. J'ai été arrêté et jeté en prison. Quand j'ai appris que le Mali rapatriait ses enfants, j'ai demandé pardon et on m'a laissé partir".
Deux autorités se disputent le pouvoir depuis 2014 en Libye, l'une basée à Tripoli et proche de Fajr Libya, une coalition de milices notamment islamistes, et l'autre, dont le Parlement légitime, réfugiée dans l'est du pays.
La Libye est déchirée par des violences depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. L'Etat islamique a profité de cette instabilité pour s'y implanter puis accroître son influence.
Avec AFP