Dans la course à la présidence des États-Unis, la campagne de séduction des électeurs bat son plein. "Nous sauverons notre économie. Nous sauverons notre classe moyenne", déclare Donald Trump, le candidat républicain à l'élection présidentielle. De son côté, la candidate démocrate, Kamala Harris affirme qu'il "est temps de tourner la page".
Mais selon des responsables américains, la Russie s’est ajoutée à la campagne. Merrick Garland, procureur général des États-Unis, dit que "le cercle rapproché du président Vladimir Poutine, dont Sergey Kiriyenko, a demandé aux sociétés de relations publiques russes de promouvoir la désinformation et les récits parrainés par l'État dans le cadre d'un programme visant à influencer l'élection présidentielle américaine de 2024".
Selon l'acte d'accusation américain, une partie du système consistait à imiter des dizaines de sites web d'information afin d'influencer l'opinion des électeurs américains sur des questions essentielles. L'autre partie impliquait le média RT, soutenu par l'État russe, accusé d'avoir versé près de 10 millions de dollars à une société de médias basée aux États-Unis. Pour le porte-parole du département d'État, Matthew Miller, "il s'agit de payer des millions de dollars à des Américains à leur insu pour qu'ils transmettent le message du Kremlin afin d'influencer les élections américaines et de saper la démocratie."
La Russie a nié ces accusations à travers la porte-parole du ministère russe des affaires étrangères, Maria Zakharova, qui estime qu'il "s'agit de russophobie, d'une atteinte à la liberté d'expression, de discrimination et des jeux les plus sales des États-Unis et de l'État profond en vue d'une manipulation pendant le cycle électoral.”
Selon les responsables américains, ces dénégations sont risibles. Une évaluation non classifiée des services de renseignement publiée au début du mois qualifie la Russie de "menace d'influence étrangère la plus active" pour les prochaines élections, dans le but de renforcer les chances de l'ancien président Donald Trump.
Les ingérences dans les élections américaines viennent aussi d'Iran. Le procureur général des États-Unis, Merrick Garland, affirme qu'une "activité iranienne de plus en plus agressive au cours de ce cycle électoral" a été observée. Il ajoute que "cela inclut les activités récemment rapportées par l'Iran pour compromettre la campagne de l'ancien président Trump et pour éviter un résultat électoral qu'il considère comme contraire à ses intérêts."
Les services de renseignement américains affirment que la Chine a aussi mené une campagne à petite échelle sur les réseaux sociaux visant à nuire aux candidats considérés comme hostiles à Pékin.
Ce qui amène des questions sur l'efficacité de la dissuasion américaine. Pour Margaret Talev de l'Université Syracuse, la problématique de l'interférence étrangère dans les élections n'est pas une préoccupation de "premier plan pour la plupart des électeurs américains", mais elle souligne qu'il "est très important que les électeurs comprennent ce qui se passe et comment ils risquent d'être des pions", de quoi donner à réfléchir aux Américains qui s'apprêtent à se rendre aux urnes le 5 novembre.
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