Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Les étudiants nigérians protestent contre la grève des enseigants


Une salle de classe vide au "Science College", Kagara, Nigeria, le jeudi 18 février 2021.
Une salle de classe vide au "Science College", Kagara, Nigeria, le jeudi 18 février 2021.

Au Nigeria, les étudiants ont lancé des manifestations à Abuja lundi contre la fermeture continue des universités et des collèges, en raison d'une grève des enseignants. Les étudiants menacent d'arrêter les activités économiques à travers le pays si les écoles ne rouvrent pas.

Des centaines d'étudiants ont manifesté lundi à Abuja certains portant leurs sacs d'école, d’autres des marmites ou des bouteilles de gaz pendant leur défilé.

Les étudiants disent protester pendant trois jours pour obliger les autorités et les enseignants à résoudre leurs différends. La dernière grève des enseignants a commencé en février.

"Notre gouvernement doit être réactif, notre gouvernement doit être engagé. Il doit faire preuve de sérieux dans toute discussion qu'il a avec l'ASUU, afin que nous puissions retourner en classe”, affirme Sunday Adebayo, président de Nans.

Dans le système éducatif nigérian, les professeurs recourent souvent à des actions revendicatives pour régler des problèmes urgents avec le gouvernement.

Les manifestants accusent les autorités nigérianes d’avoir provoqué la grève. Mais ils exhortent aussi les enseignants à reconsidérer leur position vis-à-vis des propositions des autorités lors de leur prochaine réunion pour garantir la réouverture des écoles.

Jusqu'à présent, les autorités nigérianes n'ont pas encore répondu aux protestations en cours. Mais début mars, le ministre de l'Éducation est sorti d'un dialogue sans résultat avec les dirigeants de l’association nationale des étudiants nigérians.

En réponse à la manifestation, le président du Syndicat du personnel académique des universités, Emmanuel Osodeke, a déclaré que le syndicat ne céderait pas aux pressions pour annuler la grève.

"Nous nous battons pour ce qui profitera à tous les étudiants nigérians et au Nigéria en tant que pays, que les étudiants puissent venir du monde entier et que nous ayons des professeurs de qualité. Cela affecte tout le monde et si cela réussit, tout le monde en bénéficiera, y compris les étudiants”, pense Emmanuel Osodeke, président de l’ASUU.

Le Syndicat du personnel académique des universités souhaite que les autorités honorent un accord prévoyant de dépenser environ 500 millions de dollars par an pendant cinq ans pour revitaliser le secteur de l'éducation.

En vertu de cet accord, les professeurs vont bénéficier d'une augmentation de salaire et les écoles pourront améliorer les infrastructures et les conditions d'apprentissage. Mais les autorités n'ont payé qu'environ 230 millions de dollars, un peu moins que la moitié de la somme réclamée.

L'étudiante en chimie, Jimoh Sudiyat, dit avoir passé deux ans de plus que la durée prévue de son cursus, à cause des grèves récurrentes.

"Cela m'a beaucoup affectée, passer près de six ans à l'école n'est pas facile pour moi et cela affecte également mes parents parce que rester sur le campus, rentrer à la maison et revenir est difficile”, estime Jimoh Saddiyat.

"Nous ne voulons plus vivre les grèves de l'ASUU. Depuis que nous sommes entrés à l'école, on va d’une grève à une autre”, affirme Lydia Daniel, étudiante en communication.

Il y a deux ans, la grève du syndicat a duré neuf mois, la plus longue de l'histoire récente. À moins qu'un accord ne soit conclu, des millions d'étudiants nigérians pourraient être bloqués à l'école pendant de nombreux mois à venir.

XS
SM
MD
LG