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Six policiers relâchés dans l'enquête sur la mort d'une étudiante en Tanzanie


Le président tanzanien John Magufuli passe en revue les troupes militaire pour le 56e anniversaire de l'indépendance, à Dodoma, le 9 décembre 2017.
Le président tanzanien John Magufuli passe en revue les troupes militaire pour le 56e anniversaire de l'indépendance, à Dodoma, le 9 décembre 2017.

Le parquet tanzanien a annoncé samedi avoir abandonné les poursuites contre six policiers arrêtés après la mort d'une étudiante, victime d'une balle perdue de la police pendant la répression d'une marche de l'opposition en février.

La police avait reconnu qu'une balle avait atteint l'étudiante de 22 ans lorsque les forces de l'ordre avaient recouru à des tirs de sommation pour disperser des partisans du Chadema, principal parti de l'opposition, à Dar es Salaam, capitale économique du pays. La victime ne participait pas à la marche.

Cet incident avait suscité une vague d'indignation dans le pays et de nombreuses voix s'étaient élevées pour réclamer justice.

>> Lire aussi : Vive émotion après la mort d'une étudiante tuée par la police en Tanzanie

"Dans une manifestation de plus de 200 personnes, vous ne pouvez pas déterminer qui a tiré sur elle. Et puis, aucune balle n'a été extraite de son corps", a indiqué à la presse le procureur Biswalo Mganga.

"La police ne peut pas être poursuivie pour la répression d'une manifestation illégale, même lorsqu'il y a un meurtre. Pour ces raisons, ces policiers ont été relâchés, faute de preuves", a ajouté le procureur.

Les autorités avaient arrêté les six policiers tout en soulignant que, selon elles, les principaux responsables de ce meurtre étaient les dirigeants du Chadema, qui avaient conduit cette manifestation.

>> Lire aussi : Arrestation et inculpation du chef de l'opposition en Tanzanie

A la question de savoir s'il abandonnait également les charges contre les hauts responsables de ce parti, poursuivis pour cet incident, le procureur a répondu: "Ne parlons pas de cela. L'affaire se trouve déjà devant le tribunal. Je ne veux et ne peux commenter."

Depuis plusieurs semaines, circule sur les réseaux sociaux en Tanzanie un appel à manifester le 26 avril contre le gouvernement du président John Magufuli.

Cet appel semble avoir affolé le gouvernement ainsi que les forces de l'ordre.

Le président Magufuli a lancé une sévère mise en garde contre tous ceux qui envisageraient de manifester contre son régime, dans une allocution le 9 mars.

"Il y a des gens qui ont échoué à faire de la vraie politique et qui voudraient nous voir tous les jours dans les rues, occupés à manifester. Laissez-les manifester, gare à eux, ils vont voir", a lancé Magufuli.

Les mêmes menaces ont été reprises par le chef de la police, Simon Sirro, et le ministre de l'Intérieur Mwigulu Nchemba.

Les représentants des partis de l'opposition et des principales organisations de la société civile ont cependant affirmé qu'ils n'envisageaient pas de manifester le 26 avril. Ils ont cependant rappelé que le droit de manifester pacifiquement était reconnu par la Constitution tanzanienne.

Avec AFP

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