Les trois académies militaires qui forment les futurs officiers devant diriger l'armée américaine comptent environ 12.900 élèves.
Tous les deux ans, ces derniers peuvent remplir un questionnaire anonyme concernant de possibles agressions sexuelles ou des contacts sexuels non désirés.
Sur les 3.200 élèves féminines, la moitié dit avoir été victime de harcèlement sexuel et 16% de contacts sexuels non désirés. Sur les 9.700 élèves masculins, 16% disent avoir été dans le premier cas et 2% dans le second.
Selon les chiffres de 2018, 747 personnes ont fait état d'une forme ou d'une autre d'agression sexuelle, contre 507 en 2016 --une augmentation de plus de 47%.
"Pour nous ces résultats sont frustrants, décourageants et inacceptables", a réagi Elise Van Winkle, une responsable du Pentagone.
L'augmentation la plus nette a été enregistrée à l'académie de l'armée de terre de West Point à New York, où 16,5% des femmes ont dit avoir été victimes d'agression sexuelle, contre 10,2% précédemment. C'est là que le nombre de signalements est le plus élevé (273).
Dans un communiqué, les commandants de l'armée de terre ont qualifié le rapport de "perturbant et décevant".
"Ceci ne concerne pas seulement le personnel et la faculté de l'armée de terre à West Point, nous attendons aussi davantage des élèves officiers, qui sont les futurs dirigeants de notre armée", ont-ils écrit.
Par le passé, l'augmentation des taux avait été mise sur le compte d'une plus grande prise de conscience et par conséquent d'un meilleur signalement des cas, mais cette année, le Pentagone dit que le problème a des causes plus profondes qui doivent être résolues.
"Les tendances reflètent l'ampleur de ces comportements et la difficulté de soutenir un changement culturel au fil du temps", a déclaré Mme Van Winkle.
Le nombre de cas d'agressions sexuelles officiellement signalés aux autorités a atteint 117 cas, contre 112 deux ans plus tôt, selon le rapport.
Nate Galbreath, directeur adjoint du bureau de prévention des agressions sexuelles du Pentagone, a expliqué que les élèves officiers étaient souvent réticents à signaler les agressions ou inconduites parce qu'ils craignaient la manière dont leurs camarades allaient les percevoir.