Depuis leur irruption sur la scène, les miliciens Anti-Balaka ont complètement changé le visage du conflit centrafricain. S’étant donné pour mission initiale de lutter contre les ex-rebelles Séléka, à majorité musulmans, ils ont rapidement étendu leurs attaques à l’ensemble de la communauté musulmane du pays. Le professeur Bobossi Serengbe, Gustave recteur de l’Université de Bangui :
L’appellation Anti-Balaka viendrait de « Anti balles AK », pour signifier l’invulnérabilité aux balles des Kalachnikov AK 47. Les Anti-Balaka sont généralement armés de Balaka, de machettes. Ils se croient invulnérables à cause des gri-gris dont ils sont parés, et qui sont censés les protéger.
Ces miliciens sont visibles partout sur les axes routiers de l’intérieur du pays. Entre Bangui et Bossembélé, à quelque 144 km à l’ouest, on dénombre près d’une dizaine de checkpoints tenus par eux.
Ils sont souvent très jeunes. La machette en bandoulière, ils font du racket sur presque tous ceux qui veulent franchir leurs barrages.
« Kota-zo, kete ye ti café !», « Autorité ! Quelque chose pour payer le café ! », nous demande, en Sango, l’Anti-Balaka venu lever la barrière à la sortie de Boali, à environ 70 km à l’ouest de Bangui.
Leurs armes à feu sont généralement bien cachées. Ils ne veulent pas être surpris par les forces internationales qui passent régulièrement et démantèlent, sans ménagement, ces barrières illégales.
Des soldats du Congo Brazzaville au sein de la MISCA leur auraient tiré dessus pour enlever une barrière au poste de douane du PK26. L’invulnérabilité est toute relative, car un Anti-Balaka blessé a dû être évacué vers l’hôpital de Bangui.
La veille, à l’Hôpital Communautaire de Bangui, nous avons interviewé
Aristaque Peninzapa, 24 ans et anti-Balaka. Il a une fracture au bras gauche, et affirme avoir été blessé par une balle à Damara, à 75 km au nord de Bangui, lors du démantèlement d’une autre barrière.
Les miliciens se proclament libérateurs de la Centrafrique et dénoncent l’attitude de la MISCA qui les considèrent comme l’ennemi à abattre. Brice Namsio alias Emotion, un des porte-paroles des Anti-Balaka:
Depuis l’offensive des Anti-Balaka en décembre dernier, les musulmans ont été leurs premières cibles. Depuis, s’ils ne sont pas aux prises avec les forces internationales, ils se battent entre eux.
A Baoro, à plus de 300 km à l’ouest de Bangui, c’est au sujet d’une moto qu’ils se sont entredéchirés, le vendredi 28 mars 2014. La veille, à Carnot, dans le Sud-ouest, leur querelle portait sur des bœufs abandonnés par des éleveurs musulmans pendant leur fuite.
Et aussi longtemps que l’autorité de l’Etat ne sera pas rétablie à travers le pays, ces éléments Anti-Balaka, dont beaucoup vivent de rackets et de pillages, vont continuer à prospérer.
L’appellation Anti-Balaka viendrait de « Anti balles AK », pour signifier l’invulnérabilité aux balles des Kalachnikov AK 47. Les Anti-Balaka sont généralement armés de Balaka, de machettes. Ils se croient invulnérables à cause des gri-gris dont ils sont parés, et qui sont censés les protéger.
Ces miliciens sont visibles partout sur les axes routiers de l’intérieur du pays. Entre Bangui et Bossembélé, à quelque 144 km à l’ouest, on dénombre près d’une dizaine de checkpoints tenus par eux.
Ils sont souvent très jeunes. La machette en bandoulière, ils font du racket sur presque tous ceux qui veulent franchir leurs barrages.
« Kota-zo, kete ye ti café !», « Autorité ! Quelque chose pour payer le café ! », nous demande, en Sango, l’Anti-Balaka venu lever la barrière à la sortie de Boali, à environ 70 km à l’ouest de Bangui.
Leurs armes à feu sont généralement bien cachées. Ils ne veulent pas être surpris par les forces internationales qui passent régulièrement et démantèlent, sans ménagement, ces barrières illégales.
Des soldats du Congo Brazzaville au sein de la MISCA leur auraient tiré dessus pour enlever une barrière au poste de douane du PK26. L’invulnérabilité est toute relative, car un Anti-Balaka blessé a dû être évacué vers l’hôpital de Bangui.
La veille, à l’Hôpital Communautaire de Bangui, nous avons interviewé
Aristaque Peninzapa, 24 ans et anti-Balaka. Il a une fracture au bras gauche, et affirme avoir été blessé par une balle à Damara, à 75 km au nord de Bangui, lors du démantèlement d’une autre barrière.
Les miliciens se proclament libérateurs de la Centrafrique et dénoncent l’attitude de la MISCA qui les considèrent comme l’ennemi à abattre. Brice Namsio alias Emotion, un des porte-paroles des Anti-Balaka:
Depuis l’offensive des Anti-Balaka en décembre dernier, les musulmans ont été leurs premières cibles. Depuis, s’ils ne sont pas aux prises avec les forces internationales, ils se battent entre eux.
A Baoro, à plus de 300 km à l’ouest de Bangui, c’est au sujet d’une moto qu’ils se sont entredéchirés, le vendredi 28 mars 2014. La veille, à Carnot, dans le Sud-ouest, leur querelle portait sur des bœufs abandonnés par des éleveurs musulmans pendant leur fuite.
Et aussi longtemps que l’autorité de l’Etat ne sera pas rétablie à travers le pays, ces éléments Anti-Balaka, dont beaucoup vivent de rackets et de pillages, vont continuer à prospérer.