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Les Argentins accablés par la déroute, larmes et résignation


 226/5000 Les supporters argentins réagissent en regardant la retransmission du match entre la France et l'Argentine, lors de la Coupe du monde 2018 de football dans une zone de supporters à Nijni Novgorod, Russie, 30 juin 2018.
226/5000 Les supporters argentins réagissent en regardant la retransmission du match entre la France et l'Argentine, lors de la Coupe du monde 2018 de football dans une zone de supporters à Nijni Novgorod, Russie, 30 juin 2018.

Les 41 millions d'Argentins étaient inconsolables samedi après l'élimination du Mondial, déçus de la prestation de l'Albiceleste et pour leur idole Lionel Messi, dont c'était peut-être la dernière Coupe du monde.

Dans l'amphithéâtre du Parque Centenario de Buenos Aires, des centaines de supporteurs de la sélection y ont cru, ont hurlé de joie quand ils ont mené 2-1 contre la France, mais une douche froide a suivi, un silence a accompagné la déroute et le rêve non exaucé de voir Messi soulever la Coupe du monde.

Nombre de supporteurs argentins sont rentrés chez eux avant la fin du match, tristes comme s'ils avaient perdu un proche, les enfants étaient inconsolables, les drapeaux argentins bleu ciel et blanc abandonnés au sol.

A 2-1, c'est pourtant tout un pays qui avait repris espoir et retrouvé la foi en sa sélection, souvent critiquée.

"Quel dommage... J'avais espoir. L'Argentine a de bon joueurs mais elle n'a jamais eu d'équipe. Jamais Sampaoli n'a aligné deux fois la même équipe. La sélection a joué avec du coeur. La France est une bonne équipe", estime Juan Godoy, 44 ans, venu assister au match avec sa fille.

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"Nous nous sommes qualifiés pour le Mondial grâce à la magie de Messi poursuit-il. Aujourd'hui, il n'a pas très bien joué, mais on ne peut rien lui reprocher. Ca fait des années que nous les Argentins avions besoin d'une joie. On met du coeur à l'ouvrage, mais on rame dans tous les domaines, malheureusement nous ne sommes pas un peuple organisé et ça se voit dans le foot aussi".

Messi critiqué

La sélection a eu trois entraîneurs en quatre ans et le dernier, Jorge Sampaoli, n'a eu qu'un an pour préparer l'équipe.

"On compare Messi avec Maradona. C'est une question de génération. Maradona, il entrait sur le terrain, et la mettait au fond. Messi a un problème psychologique", estime José Luis Oliveira, 63 ans.

Pour ce sexagénaire, "il vaut mieux que la sélection s'arrête là, comme ça les dirigeants du football vont se mettre au travail. On a besoin d'un technicien avec de la personnalité et pour Messi, s'il est en forme, qu'on le convoque, et sinon, tant pis".

"Je suis vraiment triste, comme tout le monde. J'aime Messi, mais il n'a pas fait grand-chose aujourd'hui", regrettait Diego Rodríguez, 17 ans.

"Messi était toujours marqué. C'est le meilleur du monde. C'est triste qu'il revienne sans la coupe", selon Rodrigo Ajzelmesser, un adolescent de 14 ans, qui se demande si le numéro 10 sera encore là lors du prochain Mondial en 2022 au Qatar, quand Messi aura 35 ans.

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Dans l'élimination en huitièmes de finale, les Argentins trouvent une légère consolation: la sortie avant eux, dès le premier tour, de l'Allemagne, qui les a éliminés lors des trois précédentes Coupes du monde, et notamment en finale en 2014.

Même en prison

Dans un pays de fins connaisseurs de football, où même les grands-mères ont un avis sur le schéma tactique de la sélection, les éloges pour Kylian Mbappé ont fusé.

A l'heure du match, entre 11h00 et 13h00 locales, les rues de la capitale argentine étaient désertes, car la population avait l'œil rivé au téléviseur. En début d'après-midi, l'activité reprenait, mais le moral en berne.

Dans la prison N.9 de La Plata, à 50 km de Buenos Aires, les détenus ont encouragé la sélection, en criant à tout rompre.

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"On nait avec le football. Sans football, il n'y a pas d'Argentin. Nous sommes privés de liberté, on ne peut pas voir le match en ville mais on les a soutenu du fond du cœur", confie Brandon, installé dans le réfectoire pour voir le match.

"Les joueurs ont tout donné, Messi aussi. La France a une meilleure équipe, des joueurs plus rapides et plus jeunes. C'est là que ça s'est joué", estime Eduardo, un autre détenu.

Avec AFP

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