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Les auteurs des nuisances sonores risquent un an de prison


Une route secondaire occupée par les organisateurs d'une cérémonie de réjouissance à Conakry, Guinée, le 16 août 2019. ( VOA/Zakaria Camara)
Une route secondaire occupée par les organisateurs d'une cérémonie de réjouissance à Conakry, Guinée, le 16 août 2019. ( VOA/Zakaria Camara)

En Guinée, les sanctions pénales sont prévues à l’encontre de ceux qui émettent des sons susceptibles de constituer des désagréments excessifs pour le voisinage.

Les députés guinéens ont adopté le mois dernier un nouveau code de l’environnement. Le document contient 9 titres, 26 chapitres et 212 articles.

Le titre 8 prévoit ‘’la répression des infractions et pénalités’’ à l’encontre des personnes physiques et morales qui violent les dispositions du nouveau code.

Le nouveau code de l’environnement adopté
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L’article 202 puni d’un emprisonnement de 15 jours à 3 mois et une amende de cinq cents mille à cinq millions toute personne qui sans autorisation préalable de l’autorité compétente, se serait livrée aux émissions de bruits, des nuisances olfactives, de rayonnement lumineux ou qui perturbe le calme susceptibles de nuire à la santé de l’homme.

Le ministère guinéen de l’environnement, initiateur du nouveau code veut ainsi défendre la quiétude dans les quartiers.

Dans la capitale, de nombreux Guinéens ignorent l’existence de ce code.

"C’est une fête pour un mariage. Nous faisons jouer de la musique pour accueillir les mariés. C’est une habitude en Guinée et donc les voisins comprendront", explique Mohamed, propriétaire d’appareils de sonorisation.

Les organisateurs de la cérémonie ont fait installer les baffles et les chaises sur une route secondaire à Yimbaah dans la banlieue de Conakry. Le son de la musique est entendu à plusieurs centaines de mètres.

Les cas similaires sont constatés dans toute la capitale. Les Guinéens organisent toutes les semaines des fêtes de célébration d’anniversaire ou encore des rencontres sportives entre amis du quartier.

Il n’est rare de voir à Conakry, des routes barrées, des ronds-points en effervescence rythmés par le son de la musique. Ces nuisances sonores gênent les voisins, mais les plaintes restent encore verbales malgré des sanctions pénales prévues par le nouveau code de l’environnement.

"Quand il y a beaucoup de mariages, les jeunes organisent des fêtes dans le quartier. Un jour un citoyen est venu se plaindre, accusant les organisateurs d’une cérémonie de perturber le sommeil de sa grand-mère malade", témoigne Aboubacar Camara, chef de quartier Kènien, non loin du centre-ville de la capitale.

Aucun auteur de nuisance sonore ne s’est retrouvé devant un juge malgré les plaintes répétées des habitants.

"C’était le jour du baptême du fils d’un voisin. Ils ont fait jouer de la musique pendant des heures. Nous ne pouvions pas prier dans ces conditions et toutes nos demandes pour faire diminuer le volume sont restées vaines. Il a fallu une altercation pour enfin trouver le calme nécessaire pour la prière", se rappelle Abdoul Karim habitant du quartier Kènien.

En cas de récidive, une peine de 3 mois à un an d’emprisonnement pourra être prononcée et les appareils ou tout autre objet ayant servi à commettre l’infraction seront saisis au profit de l’Etat. Mais le nombre important de nuisances sonores est une preuve que l’article 202 du nouveau code de l’environnement a bien besoin de son application.

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