La police a libéré mardi cinq Nigérians arrêtés début juillet à Abuja pour avoir porté des vêtements appelant au départ du président Muhammadu Buhari, une semaine après la décision d'une cour de justice de les libérer, a indiqué à l'AFP leur avocat.
Ces cinq hommes, qui portaient un tee-shirt avec l'inscription "Buhari doit partir", avaient été arrêtés durant le service d'une église évangélique le dimanche 4 juillet. Ils étaient depuis détenus par le Département de la sécurité d'Etat (DSS), dont les agents étaient à l'origine de leur arrestation.
Mercredi 28 juillet, une cour de justice à Abuja devant laquelle les cinq Nigérians avaient comparu pour "atteinte à l'ordre public" avait ordonné leur "libération sous caution", selon un communiqué de leur avocat Tope Temokun.
Mais n'est que "le 3 août que la DSS s'est incliné face aux protestations du peuple nigérian et a libéré les cinq", poursuit l'avocat.
Contactée par l'AFP, la DSS n'a pas donné suite.
Le 12 juin, des activistes nigérians avaient appelé à manifester pour protester contre la mauvaise gouvernance, l'insécurité et la récente suspension du réseau social Twitter par le gouvernement du président Muhammadu Buhari.
Ces marches, qui avaient été dispersées à coup de gaz lacrymogènes à Lagos et à Abuja, avaient été baptisées "Buhari doit partir".
Le président Buhari, un ancien général élu en 2015, a été récemment la cible de critiques sur l'insécurité croissante au Nigeria ainsi que sa gestion économique du pays le plus peuplé d'Afrique avec plus de 210 millions d'habitants.
Le Nigeria fait notamment face à une rébellion jihadiste dans le nord-est, qui a fait plus de 40.000 morts depuis 2009, et le nord-ouest du pays est en proie à des groupes criminels qui terrorisent les populations.
Il y a deux mois, le gouvernement nigérian a également déclenché un tollé lorsqu'il a suspendu indéfiniment Twitter dans le pays, affirmant que la plate-forme était utilisée pour des activités visant à déstabiliser le Nigeria.
Le gouvernement nigérian est très régulièrement pointé du doigt par les organisations de défense des droits humains.