L’opération d’interdiction de la vente des marchandises dans les brouettes, les porte-tout, les étales portables sur les rues et les trottoirs n’a pas totalement changé la physionomie au marché Mokolo dans le 2e arrondissement de Yaoundé.
"Les voitures, les motos, les piétons, les vendeurs dans les brouettes, tout ça crée toujours les embouteillages dans le marché", selon Arsène Akono, un chauffeur de taxi. "On a dégagé la voie publique mais, il y’a un niveau d’incivisme élevé dans ce marché."
Au total, 15 marchés et carrefours de Yaoundé sont concernés par l’interdiction des activités commerciales sur la voie publique.
"Pour une ville qui se veut moderne, il faut que les espaces soient déterminés pour pouvoir abriter les commerçants et c’est à force de sensibiliser et peut être avec des méthodes fortes que les uns et les autres vont comprendre, estime Christian Bamenga, jeune chef d’entreprise, l’objectif n’est pas d’empêcher aux commerçants de vendre, mais il faut qu’ils vendent sur des espaces bien appropriés, d'autant que c’est dans ces encombrement de la voie publique que les bandits exercent."
Au marché Mokolo, un vaste hangar a été aménagé pour recaser tous les vendeurs ambulants qui écument les rues et trottoirs. Mais ces derniers rechignent à s’y installer.
"Il y a des leaders d'associations qui s’enrichissent sur le dos des vendeurs ambulants, chaque mois, ils collectent des sommes d’argent qu’ils prétendent reverser auprès des autorités afin que celles-ci ne les chassent pas des trottoirs, c’est ce qui encourage nos frères à rester en route", assure Yacouba Abdoulaye, coordonnateur des associations des vendeurs à la sauvette du marché Mokolo.
Plusieurs espaces marchands ont été aménagés à Yaoundé pour recaser les commerçants ambulants. Ces espaces vont vendus à 60.000 francs CFA.
"Nous avons lutté pour avoir un site de recasement, si nous ne nous y installons pas, pourquoi avoir mené ce combat, j’invite tous ceux qui sont sous le soleil à intégrer le site pour plus de crédibilité", martèle Yimga Moussa, président de l'Association nationale des opérateurs du secteur informel pour la lutte contre la pauvreté.
"L’année commence très mal, certains parmi nous ont pris des prêts à la banque, nous allons rembourser comment ?" dénonce un commerçant en demandant l'anonymat. "Nous qui vendions en bordure de route, nous irons où ?" s’interroge une autre commerçante ambulante.
Le maire de Yaoundé a indiqué que tout contrevenant à la mesure de libération des emprises sur la voie publique s’expose à des mesures répressives.
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