"Oui, ils ont augmenté (le nombre) d'aéronefs (...) Mais pour le moment, nos militaires et la plupart de nos experts estiment que le niveau et le type (d'avions) représentent une force de protection pour leur déploiement sur une base aérienne", a répondu John Kerry lors d'une conférence de presse à Washington.
Cette déclaration visiblement apaisante du chef de la diplomatie américaine semble prendre le contre-pied de ce qui est observé sur le terrain en Syrie, à savoir un engagement militaire de plus en plus fort de Moscou dans la guerre, au côté du régime de Damas.
La Syrie dirigée par le président Bachar al-Assad a en effet reçu de son allié russe des avions de combat et de nouvelles armes pour lutter contre les jihadistes du groupe Etat islamique. Des experts américains avaient indiqué lundi que cet engagement laissait présager une participation directe russe aux combats dans ce pays ravagé depuis plus de quatre ans par un conflit de plus en plus complexe entre régime, rebelles, jihadistes et Kurdes.
"Il y a certains types d'aéronefs (russes déployés) là-bas qui pourraient soulever des questions quant aux intentions de la Russie à long terme", a reconnu M. Kerry.
Le ministre et le gouvernement américain s'alarment depuis des semaines d'une montée en puissance militaire russe en Syrie et John Kerry s'est entretenu à ce sujet à trois reprises ces derniers jours avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Un haut responsable syrien a indiqué que son armée avait "reçu de Moscou au moins cinq avions de combat, des avions de reconnaissance qui aident à identifier les objectifs avec une grande précision, ainsi que du matériel de combat sophistiqué pour combattre l'EI".
Les avions sont arrivés vendredi sur une base militaire dans la province de Lattaquié, fief du régime d'Assad dans l'ouest, d'après la même source.
Avec AFP