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Les Bourses mondiales dévissent face à l'avancée du coronavirus


Les traders surveillent les prix des actions à la Bourse de New York, le jeudi 2 janvier 2020. (AP Photo/Mark Lennihan)
Les traders surveillent les prix des actions à la Bourse de New York, le jeudi 2 janvier 2020. (AP Photo/Mark Lennihan)

Le réveil était brutal lundi pour les Bourses mondiales, confrontées à l'accélération de la propagation de l'épidémie de coronavirus au-delà de la Chine, qui fait craindre des répercussions macroéconomiques majeures.

Vers 15H00 GMT, Wall Street reculait de près de 3% (-2,50% pour le Dow Jones, -2,79% pour le Nasdaq et -2,43% pour le S&P 500) tandis que les places européennes accusaient des pertes comprises entre 3% et plus de 5%. La Bourse de Paris dégringolait de 4,01%, Londres de 3,46%, Francfort de 4,01%, Milan de 5,75%, Zurich de 3,55% et Madrid de 3,88%. L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro s'enfonçait de 4,13%.

En Asie, les Bourses chinoises ont terminé la séance de lundi en ordre dispersé, Hong Kong et Shanghai finissant dans le rouge tandis que la Bourse de Shenzhen a clôturé très légèrement dans le vert.

Alors que les actions plongeaient, au premier chef celles des secteurs exposés à la Chine (matières premières, automobile, tourisme et luxe), les investisseurs se repliaient vers les valeurs refuge, à savoir les obligations d'Etat et l'or.

Après avoir atteint dans la matinée un nouveau sommet en sept ans, à 1.689,31 dollars, l'once d'or gagnait 1,76% à 1.672,27 dollars vers 15H00 GMT. Le pétrole perdait, à l'inverse, plus de 4% à Londres et New York.

"Le marché s'inquiète du fait que la multiplication des cas hors de Chine ne se traduise par une pandémie mondiale susceptible d'avoir des répercussions macroéconomiques significatives", a estimé auprès de l'AFP Daniel Larrouturou, gérant actions de Dôm Finance.

"Tant que nous avions l'impression que l'épidémie était cantonnée à la Chine, les raisons de s'inquiéter étaient moindres. Maintenant que les cas se multiplient en dehors de Chine, en Corée du Sud, en Iran et désormais en Italie, les marchés réévaluent les impacts macroéconomiques possibles", a-t-il complété.

L'épidémie de pneumonie virale s'est accélérée lundi à travers le globe, avec des bilans en forte hausse de la Corée du Sud à l'Iran, les deux pays qui comptent chacun le plus grand nombre de cas de contamination et de décès en dehors de Chine.

L'Italie, qui compte désormais cinq morts, est devenue le premier pays d'Europe à mettre en place un cordon sanitaire autour d'une dizaine de villes du Nord.

Deux mois après l'apparition du nouveau coronavirus dans le centre de la Chine, cinq pays ont annoncé de premiers cas de contamination: Afghanistan, Bahrein, Koweit, Irak et Oman, qui suspend ses vols avec l'Iran.

Au total, plus d'une trentaine de pays sont désormais touchés, avec un bilan qui dépasse largement les 30 morts hors de Chine.

- La reprise "en péril"? -

Pékin a reconnu que le nouveau coronavirus constituait sa "plus grande urgence sanitaire" depuis 1949. La ville de Wuhan (centre), où est apparu le nouveau coronavirus en décembre, a renoncé lundi à alléger les mesures de quarantaine en place depuis un mois, revenant sur une annonce faite quelques heures plus tôt.

Les ministres des Finances du G20, réunis durant le week-end en Arabie saoudite, ont certes promis des mesures pour faire face aux risques mais, "cette fois, les marchés ne pourront pas se reposer sur des anticipations de nouvelles mesures de la part des banques centrales pour limiter leur repli", a relevé pour sa part Tangi Le Liboux, un stratégiste du courtier Aurel BGC.

La directrice du Fonds monétaire international, Kristalina Georgieva, a estimé que "le virus Covid-19, urgence sanitaire mondiale, a perturbé l'activité économique en Chine" et pourrait "mettre en péril" la reprise de l'économie mondiale. Elle a affirmé que l'impact du virus sur la croissance serait d'environ 0,1 point.

Un économiste de la Maison Blanche a souligné lundi que les perturbations causées par l'épidémie du coronavirus en Chine auront un effet sur l'économie américaine mais que l'ampleur de cet impact restait incertain.

"Alors que la publication des résultats 2019 touche à sa fin, les effets liés au coronavirus pourraient être de plus en plus importants sur les publications du premier trimestre et les alertes sur résultats pourraient être annoncées dans de nombreux secteurs d'ici là", a prévenu dans une note Vincent Boy, analyste chez IG France.

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