Une foule massive s'était rassemblée autour d'imposants cercueils blancs à l'occasion des funérailles dans l'Etat de Benue, où des affrontements sanglants ont fait des centaines de morts depuis le début de l'année entre agriculteurs chrétiens et éleveurs peuls musulmans.
Le massacre, qui a eu lieu le 24 avril dans le village de Mbalom, a été directement attribué à des éleveurs nomades. Ce conflit pour l'accès à la terre a pris une dangereuse tournure intercommunautaire ces derniers mois.
Le vice-président Yemi Osinbajo - un pasteur évangélique - a déclaré pendant les funérailles que l'attaque de l'église Saint-Ignace de Mbalom était "méprisable".
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"Nous pouvons garantir la justice (...) en appréhendant et en punissant leurs assaillants, en reconstruisant les lieux endommagés et en soignant les blessures qui ont été causées", a-t-il ajouté devant des milliers de personnes.
Pendant ce temps, des marches pacifiques ont réuni des centaines de prêtres et des milliers de fidèles dans les grandes villes du Nigeria pour protester contre l'inaction du gouvernement face à la montée des violences dans le pays le plus peuplé d'Afrique - plus de 180 millions d'habitants.
Dans la capitale fédérale Abuja et à Lagos, centre économique du Nigeria, les manifestants brandissaient des pancartes: "Nous avons besoin de paix et de justice", "Arrêtez les tueries ou démissionnez" et encore "Nous disons à l'impunité".
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"Monsieur le Président, je vous exhorte à remplir votre promesse. Je vous rappelle que l'escouade d'éleveurs qui ont transformé le Nigeria en un champ de bataille semble être au-dessus des lois", a déclaré pendant une messe l'évêque d'Abuja, Mgr Anselm Umoren, appelant à traduire en justice les responsables.
Les violences se propagent depuis des mois dans plusieurs Etats du centre aux terres fertiles convoitées par les agriculteurs majoritairement chrétiens et les éleveurs en majorité peuls musulmans.
Le président Muhammadu Buhari, lui-même peul originaire du nord musulman, a déployé tardivement l'armée pour rétablir l'ordre dans la région et reste très critiqué pour sa passivité face aux violences.
Des milliers de fidèles se sont également rassemblés à Lagos, la capitale économique, une messe encadrée par un imposant dispositif de sécurité.
L'archevêque de Lagos, Alfred Adewale Martins, a qualifié les responsables des récentes tueries de "terroristes". "Les chrétiens ne faisaient rien de mal, mais servaient leur Dieu quand ils ont été assassinés", a-t-il déclaré.
Avec AFP