Trois jours après le limogeage du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson par le président républicain, c'est son vice-ministre John Sullivan qui a reçu Taro Kono.
Il s'agit de la première apparition publique de ce diplomate discret depuis qu'il assure l'intérim à la tête de la diplomatie de la première puissance mondiale, en attendant la confirmation par le Congrès américain, pas avant avril, du successeur désigné de M. Tillerson, le directeur de la CIA Mike Pompeo.
Et M. Sullivan devait recevoir dans l'après-midi la ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-wha, dont le pays a été à la manœuvre pour favoriser le sommet historique théoriquement prévu d'ici fin mai.
Ce sont d'ailleurs des émissaires de Séoul qui, de retour de Corée du Nord, ont fait part à Donald Trump des intentions de Kim Jong Un, prêt selon eux à le voir et à discuter d'une dénucléarisation.
La cheffe de la diplomatie sud-coréenne a également rencontré jeudi la fille et conseillère du président américain Ivanka Trump, selon un responsable de la Maison Blanche.
Officiellement, aucun contact direct n'a eu lieu entre Washington et Pyongyang depuis l'annonce d'un futur sommet, et la Corée du Nord n'a pas directement et formellement confirmé ses intentions. Séoul reste un intermédiaire incontournable.
Mais Kang Kyung-wha pourrait aussi interroger les responsables américains sur des propos controversés de M. Trump. S'exprimant dans une soirée de levée de fonds mercredi, le milliardaire républicain a ainsi semblé faire un lien entre la présence militaire américaine en Corée du Sud pour assurer la défense de cet allié-clé et les négociations commerciales entre les deux pays.
"Nous avons un grand déficit commercial avec eux, et nous les protégeons", a dit Donald Trump, selon la retranscription du discours dont le Washington Post dit s'être procuré un enregistrement audio. "Donc nous perdons de l'argent sur le commerce, et nous perdons de l'argent côté militaire. Nous avons en ce moment 32.000 soldats à la frontière entre la Corée du Nord et le Sud. On va voir ce qui va se passer", a-t-il glissé, des propos aussitôt interprétés par plusieurs observateurs comme une menace de retrait.
Interrogés par l'AFP, des responsables américains n'ont pas souhaité faire de commentaire à ce sujet.
Avec AFP