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Les démocrates veulent profiter de l'embarras de Trump


Le président du parti démocrate, Tom Perez, à Atlanta, le 25 février 2017.
Le président du parti démocrate, Tom Perez, à Atlanta, le 25 février 2017.

L'opposition démocrate américaine s'est emparée des revers judiciaires de deux anciens membres de l'entourage de Donald Trump, accusant la majorité républicaine au Congrès de favoriser le développement d'une culture de la corruption sous la présidence du milliardaire.

Les démocrates espèrent reprendre le contrôle de la Chambre des représentants et du Sénat aux élections de mi-mandat en novembre prochain.

A quelques minutes d'intervalle, mardi, l'ancien directeur de campagne du président, Paul Manafort, a été jugé coupable de diverses malversations financières tandis que son ex-avocat, Michael Cohen, a avoué avoir organisé, avant l'élection présidentielle de 2016, des paiements sur ordre du milliardaire pour réduire au silence deux femmes qui disaient avoir eu une liaison avec lui.

"Les républicains de Washington ne parviennent pas à rendre des comptes à la population pour la corruption qui infecte le parti et infecte la capitale du pays", a déclaré la représentante américaine Cheri Bustos, co-présidente des démocrates à la Chambre des représentants.

Après le "plaider coupable" de Michael Cohen, des sénateurs démocrates ont demandé le report des prochaines audiences de confirmation du candidat choisi par Donald Trump à la Cour suprême, Brett Kavanaugh.

Certains démocrates voient aussi dans les déboires judiciaires des ex-proches du président l'occasion de collecter des fonds pour les prochaines élections. Le "parti de l'âne" a besoin de 23 sièges à la Chambre et deux sièges au Sénat pour obtenir la majorité dans les deux chambres.

"Plus nous élirons de démocrates en novembre, plus nous serons en mesure de rendre l'administration responsable", a déclaré le président du Comité national démocrate (DNC), Tom Perez, dans un courriel d'appel aux dons.

L'élection des démocrates mettra en place des "garde-fous" contre la corruption républicaine, a-t-il déclaré aux membres du parti lors de l'université d'été du DNC, mercredi à Chicago.

La porte-parole de la Maison blanche, Sarah Sanders, a déclaré mercredi que le président n'avait "rien fait de mal" et que les aveux de Michael Cohen n'impliquaient pas le président dans un crime.

"AUTOUR DE LA DESTITUTION"

Donald Trump a déclaré qu'il avait payé Michael Cohen sur ses fonds personnels et que les versements n'avaient pas pour but de profiter à sa campagne mais de résoudre un problème personnel.

Les élus républicains du Congrès ont évité de critiquer Trump après l'issue des affaires Manafort et Cohen.

John Cornyn, le numéro deux républicain au Sénat, a déclaré qu'il s'attendait à ce que les démocrates lancent une campagne pour démettre Donald Trump de ses fonctions (impeachment).

"J'ai le sentiment que nos amis démocrates vont aller trop loin et que tout cela va tourner autour de la destitution", a-t-il déclaré aux journalistes au Capitole.

Le sénateur républicain Mike Rounds, dont le siège n'est pas renouvelé cette année, a déclaré qu'il était difficile de faire passer le message du parti aux électeurs après le scandale.

"Nous faisons effectivement notre travail au Sénat, et je sais que cela ne suscite pas beaucoup d'attention, mais cela en suscitera à un moment donné", a déclaré Mike Rounds.

Les accusations de corruption ne concernent pas que les affaires Cohen et Manafort. Le parlementaire américain Duncan Hunter, qui siège à la Chambre des représentants, a été inculpé mardi pour avoir utilisé les fonds réservés à la campagne électorale pour effectuer des dépenses personnelles.

Duncan Hunter, qui cherche à se faire réélire en Californie, a nié ces allégations. Dans un communiqué publié mercredi, il suggère que les accusations à son encontre sont politiques, compte tenu du fait qu'elles interviennent peu de temps avant le scrutin de novembre.

Début août, le parlementaire républicain Chris Collins, accusé d'avoir participé à un délit d'initié, a annoncé qu'il suspendait sa campagne pour sa réélection.

Les démocrates ont déjà utilisé le problème de la corruption avec succès. Ils ont remporté le contrôle de la Chambre en 2006 à la suite d'un certain nombre d'affaires financières et sexuelles impliquant des figures du camp républicain.

Mais d'autres éléments, telles que l'impopularité du président républicain George W. Bush et la guerre en Irak, ont également été importants cette année-là.

"Les candidats démocrates font déjà campagne sur l'éthique, le service public et l'indépendance des dirigeants", commente un stratège démocrate qui travaille avec les candidats dans les circonscriptions disputées.

"Cela ne fait que renforcer leur dossier."

Avec Reuters

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