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Les économies ouest-africaines sous la menace d'Ebola


Un travailleur sanitaire aidant un collègue avec son équipement de protection pour recueillir le corps d'un homme soupçonné d'avoir succombé au virus d’Ebola à Monrovia, au Libéria, le 12 août 2014.
Un travailleur sanitaire aidant un collègue avec son équipement de protection pour recueillir le corps d'un homme soupçonné d'avoir succombé au virus d’Ebola à Monrovia, au Libéria, le 12 août 2014.

Fortement dépendantes du secteur minier, les économies d'Afrique de l'Ouest vont devoir revoir leurs taux de croissance respectifs.

L'épidémie d'Ebola, qui frappe de plein fouet l'Afrique de l'Ouest avec déjà plus de 1.000 morts, risque d'avoir de larges répercussions économiques et budgétaires sur les pays de la région, aux finances fragiles et très dépendantes des matières premières, a prévenu jeudi Moody's.

"Le déclenchement de l'épidémie risque d'avoir un impact financier direct sur les budgets des gouvernements via une augmentation des dépenses de santé", a indiqué l'agence de notation américaine dans une étude.

Le ministre libérien des Finances Amara Konneh a déjà indiqué que les dépenses liées au virus Ebola ont coûté 12 millions de dollars au deuxième trimestre et devraient "inévitablement augmenter parallèlement à la diffusion de l'épidémie au troisième trimestre", souligne l'agence.

En dépit de l'annonce d'un plan d'assistance de la Banque mondiale de 200 millions de dollars pour enrayer la saignée des économies ouest-africaines, la Guinée et la Sierra Leone, dont les déficits budgétaires excèdent les 3% du produit intérieur brut, "vont aussi probablement voir leur budget se détériorer en raison de plus grandes dépenses de santé", a précisé Moody's.

Fortement dépendantes du secteur minier, les économies d'Afrique de l'Ouest vont devoir revoir leurs taux de croissance respectifs.

Selon une première évaluation réalisée par la Banque mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), la Guinée pourrait voir sa croissance amputée d'un point à cause de l'épidémie, à 3,5% au lieu de 4,5%.

Au Libéria, les autorités ont déjà indiqué qu'elles risquaient de devoir "réviser à la baisse" leur prévision, initialement fixée à 5,9%. Illustrant les répercussions économiques de la crise sanitaire, le géant de l'acier ArcelorMittal a annoncé qu'un chantier d'expansion d'une de ses mines de minerai de fer était fortement perturbé, à cause de sous-traitants qui ont préféré évacuer leurs employés.

Pour sa part, la Sierra Leone risque de connaître "une décélération après le taux de croissance record de 16% en 2013", souligne Moody's.

La société britannique London Mining a annoncé en juin avoir évacué tout son personnel "non essentiel" de ce pays, assurant néanmoins ne pas s'attendre à une baisse de sa production.

Le cas du Nigeria suscite le plus d'inquiétudes.

Premier producteur de pétrole du continent, "les conséquences pour l'industrie ouest-africaines des hydrocarbures seraient considérables" si Lagos, la ville la plus peuplée d'Afrique était frappée par l'épidémie, met en garde Moody's.

"L'apparition de l'épidémie va dégrader la main d'oeuvre locale et probablement inciter les compagnies pétrolières à évacuer leurs personnels expatriés ce qui aurait pour conséquence de fortement limiter la production d'hydrocarbures" a estimé l'agence de notation.

(Avec AFP).

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