"Nous acceptons les négociations mais le mouvement de grève continue jusqu'à la (satisfaction) totale et entière de nos revendications", a déclaré devant la presse le responsable syndical Aboubacar Soumah, après une rencontre avec le président Alpha Condé.
Le chef de l'Etat guinéen, ex-opposant historique élu président en 2010, a rencontré les grévistes en présence de ministres, de chefs religieux et du médiateur de la république, l'ancien Premier ministre Mohamed Saïd Fofana.
Il a dit qu'il allait "personnellement suivre cette affaire", a indiqué à l'AFP une source proche de la présidence. Une commission a été mise en place pour entamer dès mercredi les négociations, selon des participants à la rencontre.
Depuis le 12 février, la faction dissidente du Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG), dirigée par Aboubacar Soumah, a relancé un mouvement de grève entamé peu après la rentrée scolaire. Les grévistes réclament notamment une augmentation des salaires des enseignants de 40% avec effet rétroactif.
Par ailleurs, après la grève intersectorielle qui a paralysé Conakry lundi à l'appel du puissant syndicat UGTG, le travail a largement repris dans l'administration et dans le secteur privé, a constaté mercredi un correspondant de l'AFP.
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L'Union générale des travailleurs de Guinée (UGTG) dénonce en vrac une mauvaise gestion de la sécurité sociale, des licenciements arbitraires dans plusieurs entreprises, la politisation de l'administration, les entraves à la liberté syndicale ou encore "l'indifférence" perçue de l'Etat face aux accidents de travail.
Sur le plan politique, après une "journée ville morte" à l'appel de l'opposition largement suivie lundi pour contester les résultats des élections locales du 4 février, la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a annoncé des rencontres avec les partis à partir de jeudi.
La première formation reçue sera l'UFDG, le principal parti de l'opposition, dirigé par l'ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui a dénoncé des "fraudes massives".
Selon les chiffres officiels, l'UFDG est arrivée en deuxième position derrière le RPG, la formation d'Alpha Condé, lors de ce scrutin suivi par des violences post-électorales qui ont fait une dizaine de morts.
Avec AFP