"Je regrette profondément la décision des États-Unis d'Amérique de se retirer de l'Unesco, dont j'ai reçu la notification officielle par lettre du Secrétaire d'Etat Américain M. Rex Tillerson", a-t-elle écrit dans un communiqué.
"L'universalité est essentielle à la mission de l'Unesco pour construire la paix et la sécurité internationales face à la haine et à la violence, par la défense des droits de l'homme et de la dignité humaine", a affirmé Mme Bokova.
"C'est une perte pour la famille des Nations Unies. C'est une perte pour le multilatéralisme", a commenté Mme Bokova.
Les Etats-Unis, qui avaient déjà quitté l'Unesco entre 1984 et 2003 et suspendu leur contribution financière en 2011, ont annoncé jeudi qu'ils se retiraient de l'Organisation, l'accusant d'être "anti-israélienne".
Dans son communiqué, Mme Bokova dresse un inventaire de mesures prises par l'Unesco en partenariat avec les Etats-Unis contre l'anti-sémitisme.
"Ensemble, nous avons travaillé avec le regretté Samuel Pisar, Ambassadeur honoraire et envoyé spécial pour l'enseignement de l'Holocauste, afin de partager l'histoire de l'Holocauste pour lutter contre l'antisémitisme et prévenir des génocides, avec la Chaire Unesco pour l'éducation au génocide au sein de l'Université de Californie du Sud et avec celle consacrée à l'alphabétisation au sein de l'Université de Pennsylvanie".
Ou encore "nous travaillons avec l'OSCE pour produire de nouveaux outils pour les éducateurs contre toutes les formes d'antisémitisme, comme nous l'avons fait pour combattre le racisme anti-musulman dans les écoles".
Début juillet, les Etats-Unis avaient prévenu qu'ils revoyaient leurs liens avec l'Unesco, qualifiant d'"affront à l'histoire" sa décision de déclarer la vieille ville de Hébron, en Cisjordanie occupée, "zone protégée" du patrimoine mondial.
L'ambassadrice américaine auprès des Nations unies Nikki Haley avait alors affirmé que cette initiative "discrédite encore plus une agence onusienne déjà hautement discutable".
Le Comité du patrimoine mondial de l'Unesco a inscrit la vieille ville d'Hébron sur cette liste en tant que site "d'une valeur universelle exceptionnelle". Il a également placé cette ville située dans les Territoires palestiniens sur la liste du patrimoine en péril.
Haut lieu de tensions, Hébron abrite une population de 200.000 Palestiniens et de quelque centaines de colons israéliens, qui sont retranchés dans une enclave protégée par des soldats près du lieu saint que les juifs désignent sous le nom de tombeau des Patriarches et les musulmans mosquée d'Ibrahim.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait à l'époque qualifié de "délirante" la décision de l'Unesco.
Quelques mois plus tôt, l'Unesco avait identifié Israel comme une force d'occupation à Jérusalem.
Les Etats-Unis avaient déjà suspendu leur participation financière en 2011 après l'admission de la Palestine comme Etat-membre.
Avec AFP.