Surpeuplé, avec près de 100.000, l’université Cheikh Anta Diop de Dakar parvient difficilement à prendre en charge ses pensionnaires, ce qui entraîne fréquemment des mouvements sociaux.
"Ces étudiants qui font la grève actuellement sont ceux qui n’ont pas perçu leurs bourses depuis le début de l’année", explique Diéne Ngom, délégué des étudiants.
"L’autorité manque souvent de satisfaire certaines doléances comme celle de la restauration. L’autre question est liée à l’acquisition ou de la redistribution des lits", indique-t-il.
Jonas Bassène, étudiant en lettres modernes, estime que les grèves posent davantage de problèmes :"si les professeurs sont en grève, ça a un impact sur la programmation des examens. Du coup, les étudiants obtiennent tardivement leurs résultats alors que c’est sur cette base qu’ils reçoivent les bourses. C’est pourquoi les étudiants se révoltent".
Pour le Professeur Moustapha Samb, il faut très vite redresser la barre avant que le système éducatif ne se dégrade davantage.
"Une grève n’est jamais positive ! Elle a un impact négatif, mais l’environnement et le système posent problème. Je pense que le système doit être repensé. L’université de Dakar et les autres universités du Sénégal peinent à être performantes à cause de ces manquements", souligne-t-il.
Les grèves récurrentes dans les universités sénégalaises participent fortement à la baisse du niveau de l’enseignement supérieur. Même s’ils sont conscients de ce fait, étudiants et professeurs estiment que la grève est un moyen de lutte syndicale nécessaire pour parvenir à la satisfaction de leurs doléances.
Seydina Aba Gueye, correspondant à Dakar