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Dissensions au sein du camp Trump sur l'immigration


Elon Musk, qui milite pour une plus grande ouverture des frontières aux immigrants très qualifiés, doit faire face à des militants "MAGA" très opposés à l'immigration.
Elon Musk, qui milite pour une plus grande ouverture des frontières aux immigrants très qualifiés, doit faire face à des militants "MAGA" très opposés à l'immigration.

Les visas H-1B destinés aux immigrants hautement qualifiés cristallisent les tensions entre les soutiens du nouveau président élu. Avec en toile de fond : deux visions antagonistes de l'immigration.

L’étincelle est partie de la nomination, le 22 décembre 2024, de Sriram Krishnan comme conseiller pour l’intelligence artificielle (IA) du prochain locataire de la Maison Blanche. Cet entrepreneur de la tech a aussitôt suscité une levée de boucliers de la part de certaines figures proches de Trump à cause de son positionnement en faveur de l’immigration légale.

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"La logique est simple : nous avons besoin des meilleurs, peu importe leur lieu de naissance", avait déclaré en novembre dernier, l’homme de 40 ans, né en Inde avant de déménager aux États-Unis en 2007.

Le visa H-1B en ligne de mire

Pour Laura Loomer, figure controversée de l'extrême droite américaine, ce choix relève d’une contradiction avec l’agenda "l’Amérique d’abord" prôné par le nouveau président élu. "Comment pourrons-nous contrôler l'immigration, quand Trump nomme quelqu'un qui veut supprimer toutes les restrictions sur les quotas de cartes vertes aux États-Unis ?" a-t-elle dénoncé, suscitant une volée de bois vert de la part de plusieurs acteurs de la tech.

Parmi ceux-ci figure le milliardaire, propriétaire de X, Elon Musk, qui milite pour une plus grande ouverture des frontières aux immigrants très qualifiés, à travers le visa H-1B. Ce programme particulièrement prisé dans la Silicon Valley permet aux entreprises américaines d'embaucher les plus grands cerveaux dans des domaines spécialisés, comme la technologie, l'ingénierie ou la médecine.

"Il y a une pénurie grave d’ingénieurs extrêmement talentueux et motivés en Amérique", argue celui qui a lui-même bénéficié de ce visa après son arrivée aux États-Unis en 1992 en provenance de son Afrique du Sud natale.

Une bataille idéologique

Selon Elon Musk, le secteur entrepreneurial est assimilable à un championnat où les équipes doivent recruter les meilleurs pour demeurer compétitives. Un point de vue partagé par Vivek Ramaswamy, un autre entrepreneur de la tech d’origine indienne, co-dirigeant – avec Musk – du nouveau département de l'Efficacité gouvernementale de Donald Trump. "La normalité ne suffit pas dans un marché mondial hyper-compétitif des talents techniques. Si nous faisons semblant que c'est le cas, la Chine nous mangera tout cru", insiste-t-il, ajoutant que la culture américaine a trop longtemps "vénéré la médiocrité".

Le débat a pris une nouvelle dimension lorsque Steve Banon, ancien conseiller de Trump, a violemment critiqué Musk, qualifiant le système de visa H-1B d’"arnaque des oligarques de la Silicon Valley pour prendre les emplois des citoyens américains".

"Je suis un adepte du H-1B. Je l'ai utilisé à de nombreuses reprises. C'est un excellent programme”, a réagi samedi 28 décembre auprès du New York Post, le président élu qui a pourtant restreint ce visa par le passé.

Cette tension entre pragmatisme économique et idéologie nationaliste pourrait préfigurer, selon de nombreux observateurs, l'un des principaux défis de la nouvelle administration Trump. À savoir comment concilier les intérêts des grands donateurs issus du monde des affaires avec les attentes d'une base électorale séduite par la doctrine de "l’Amérique d’abord".

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