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Les filles de Chibok rencontreront leurs parents "la semaine prochaine"


Le groupe des 82 filles de Chibok attendent d'être libérées en échange de commandants de Boko Haram, près de Kumshe, au Nigeria, le 6 mai 2017.
Le groupe des 82 filles de Chibok attendent d'être libérées en échange de commandants de Boko Haram, près de Kumshe, au Nigeria, le 6 mai 2017.

Les 82 lycéennes nigérianes libérées, après plus de trois ans de captivité aux mains du groupe Boko Haram, rencontreront leurs parents la semaine prochaine, selon la ministre nigériane des Femmes.

Les familles de Chibok, localité reculée de l'Etat de Borno (nord-est), seront prises en charge par le gouvernement pour effectuer le voyage d'environ 900 km jusqu'à la capitale Abuja et rencontrer leurs filles.

"Tous les parents qui ont identifié leurs enfants seront amenés la semaine prochaine [à Abuja] pour les voir", a déclaré mercredi soir la ministre Aisha Alhassan, dans les locaux du Département des Services d'Etat.

Les 82 jeunes filles sont hébergées par les services de renseignements nigérians en périphérie de la capitale depuis leur libération samedi.

Après des semaines de négociations, elles ont été échangées contre plusieurs combattants jihadistes détenus par les autorités nigérianes.

Au total, 276 filles avaient été enlevées en avril 2014 dans leur lycée à Chibok (nord-est), suscitant une vague d'indignation internationale. 57 d'entre elles avaient pu s'échapper juste après le rapt et avaient rejoint leurs familles.

Après cette nouvelle libération, 113 jeunes filles sont toujours retenues par le groupe jihadiste.

La ministre des Femmes a par ailleurs indiqué que les adolescentes libérées seraient bientôt réunies avec leurs 24 camarades déjà libres -21 libérées à la mi-octobre et 3 retrouvées entre novembre et janvier-. Ces 24 jeunes filles sont gardées à Abuja dans un établissement gouvernemental.

Toute personne qui a vécu dans des villages tenus par Boko Haram, ou kidnappée par le groupe doit procéder à des vérifications par l'armée, pour des durées aléatoires et durant parfois plusieurs mois.

Les collectifs de soutien aux otages et leurs familles ont accusé à plusieurs reprises le gouvernement de garder ces filles à Abuja contre leur gré. Mais Mme Alhassan a assuré qu'elles étaient libres d'aller et venir au centre qui les héberge, la plupart ayant choisi de rester dans la capitale.

Ce centre a longtemps été gardé secret et les médias ont un accès extrêmement limité aux jeunes filles.

Les jeunes filles libérées recevront dans ce centre gouvernemental une "thérapie psycho-sociale" et un "apprentissage professionnel" pour les aider à se réintégrer dans la société, a précisé la ministre.

"Je crois que d'ici à septembre, les autres [les 82 récemment libérées] se seront stabilisées et que nous pourrons [toutes] les ramener à l'école", a-t-elle ajouté, sans préciser où.

Le ministre de l'information, Lai Mohammed, a de son côté indiqué que les pourparlers avec Boko Haram concernant la libération des 113 filles restantes pourraient ouvrir la voie à une éventuelle fin du conflit.

"Nous regardons au-delà de la libération de ces filles. Nous envisageons quelque chose de beaucoup plus large, c'est-à-dire la cessation de toutes les hostilités", a-t-il déclaré.

Des milliers de femmes et de jeunes filles ont été enlevées depuis le début de l'insurrection il y a huit ans, qui a fait au moins 20 000 morts et 2,6 millions de déplacés.

Avec AFP

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