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Les forces de sécurité reprennent le contrôle de Lagos après trois jours de violences


Des policiers arrêtent un manifestant au péage de Lekki à Lagos, au Nigéria, le 21 octobre 2020.
Des policiers arrêtent un manifestant au péage de Lekki à Lagos, au Nigéria, le 21 octobre 2020.

Les forces de sécurité reprenaient vendredi peu à peu le contrôle de la mégapole tentaculaire de Lagos, où l'on pouvait entendre encore des coups de feu sporadiques, après trois jours de violences et de contestation populaire dans le sud du Nigeria.

"Des officiers de police patrouillent dans les quartiers de la ville pour assurer la sécurité de ses habitants. Vous êtes priés de rester chez vous", tweetait dans la nuit la police, quelques heures après le discours du président Muhammadu Buhari, prévenant qu'il n'autoriserait personne à "mettre en péril la paix et la sécurité de l'Etat".

Muhammadu Buhari condamne les violences qui ont éclaté lors des manifestations
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Des nombreux camions de police, avec des agents portant des fusils d'assaut Kalachnikov, contrôlaient les quelques voitures dans les rues et dispersaient les badauds, qui tentaient toujours de rentrer chez eux à pieds, après deux jours de couvre-feu total, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dans les quartiers populaires, la tension est également redescendue, après la répression menée mardi contre des milliers de manifestants pacifiques à Lagos par des militaires et la police, qui a fait au moins 12 morts selon l'ONG Amnesty International, suivie de deux jours de pillages et de violences, même si des groupes de jeunes continuaient à bloquer des voitures en échange de quelques billets, selon des témoins.

De leur côté, les quelques organisations ou célébrités qui ont porté le mouvement semblaient également appeler au calme.

"PREPAREZ VOS CARTES D'ELECTEURS. Ce n'est pas fini", inscrivait la star de la musique afropop Davido, sous-entendant que le combat devrait désormais se dérouler dans les urnes et non dans la rue.

La "coalition féministe", autre mouvement leader de cette contestation populaire contre le pouvoir en place, a invité la jeunesse à rester chez soi, soulignant "qu'aucune vie ne méritait d'être perdue".

"Ces deux dernières semaines ont été éprouvantes pour la plupart des Nigérians, et particulièrement ces deux derniers jours", pouvait-on lire dans un communiqué publié vendredi matin. "Nous devons rester en vie pour accomplir nos rêves d'un futur meilleur".

Le gouverneur de Lagos a publié la liste d'officiers de police "poursuivis en justice pour violation des droits de l'Homme", en signe d'engagement pour "reconstruire Lagos et mettre fin à l'impunité policière".

Amnesty International, qui a recensé 56 morts dans l'ensemble du pays en deux semaines de manifestations, a demandé vendredi "l'ouverture immédiate d'une enquête indépendante", notamment sur la tuerie du péage de Lekki, qui a fait au moins 10 morts selon l'ONG mardi soir et ému le pays et le monde entier.

Muhammadu Buhari, ancien général putschiste dans les années 1980, puis élu démocratiquement en 2015 puis 2019, n'a fait aucune mention de cette répression sanglante dans son allocution télévisée jeudi soir, et a invité la communauté internationale, qui a condamné en masse les violences "à attendre d'avoir tous les éléments entre les mains avant de juger".

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