Ces commentaires interviennent après l'annonce, par une vice-présidente iranienne, que les femmes pourraient être autorisées à assister aux deux rencontres de la Ligue mondiale prévues les 19 et 21 juin au stade Azadi.
L'accès aux stades de football est interdit aux femmes depuis la Révolution islamique de 1979, officiellement pour les protéger des comportements obscènes des supporteurs masculins. Le gouvernement du président modéré Hassan Rohani souhaite assouplir ces restrictions pour certains sports. Des femmes ont ainsi pu récemment assister, dans une section réservée, à une rencontre de basket-ball.
Mais leur présence a été critiquée par des responsables ultraconservateurs. Selon des réseaux sociaux et certains médias, le groupe islamiste radical Ansar Hezbollah a menacé de protester devant le stade contre la présence de femmes lors de ces matches.
"Le gouvernement ne permettra certainement pas les manifestations. Nous demanderons à la justice d'agir contre ceux qui enfreignent les lois", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Mohammad Bagher Nobakht, cité par l'agence Isna.
Les ultraconservateurs restent opposés à tout assouplissement. "Que vont voir les femmes qui sont autorisées à aller au stade? Y a-t-il autre chose que le corps dénudé des hommes à cause des vêtements sportifs?", a demandé Ahmad Salek Kashani, président de la Commission des affaires culturelles du Parlement à l'hebdomadaire publié par Ansar Hezbollah.
La décision d'autoriser les femmes à assister aux matches Iran-USA n'est toutefois pas encore définitive. "Elle doit encore être notifiée par le ministère des Sports", a déclaré mardi Shahindokht Molaverdi, vice-présidente chargée des femmes et de la famille, citée par l'agence Ilna.
L'Iran a décidé en début d'année de lever partiellement cette interdiction pour les étrangères, après que la Fédération internationale de volley-ball (FIVB) eut menacé de retirer au pays le droit d'accueillir des compétitions internationales.
La question de la présence de supportrices lors de matches masculins est une question de société sensible en Iran.
Le 20 juin 2014, une jeune Irano-britannique, Goncheh Ghavami, avait été arrêtée à Téhéran en marge d'un match international de volley-ball auquel elle voulait assister, alors que l'entrée de l'enceinte avait été interdite aux femmes.
Incarcérée pendant cinq mois avant d'être libérée sous caution, elle avait ensuite été condamnée à un an de prison pour propagande contre le régime et contact avec des groupes d'opposition. Une cour d'appel iranienne avait ensuite abandonné les charges.
Avec AFP