Les 6,4 millions d'électeurs israéliens sont attendus de 07H00 (heure locale, 04H00 GMT) à 22H00 (19H00 GMT) dans les 10.700 bureaux de vote pour ce match retour qui s'annonce âprement disputé.
En avril dernier, le Likoud (droite) de M. Netanyahu et la formation centriste Kahol Lavan, Bleu-blanc, les couleurs du drapeau israélien, de M. Gantz avaient chacun obtenu 35 sièges sur les 120 de la Knesset, le Parlement.
Le président israélien Reuven Rivlin avait mandaté Benjamin Netanyahu pour former un gouvernement de coalition. Incapable d'y parvenir, M. Netanyahu avait dissous le Parlement et provoqué un nouveau scrutin.
Au cours des cinq derniers mois, les plaques tectoniques de la politique israélienne n'ont pas bougé outre mesure et les sondages pronostiquent un nouveau duel coriace, où le jeu parfois subtil des alliances pourrait déterminer le sort du gouvernement.
Un agrégateur de sondages créditaient les partis de 32 sièges chacun. Le score de leurs alliés potentiels, la droite et les partis religieux pour M. Netanyahu, et la gauche et les partis arabes pour M. Gantz, devrait être déterminant.
Quelque 18.000 policiers, employés d'entreprises de sécurité et bénévoles doivent surveiller les bureaux de vote à travers le pays et dans les colonies juives en Cisjordanie occupée et à Jérusalem-Est annexée. La majorité des Palestiniens vivant à Jérusalem-Est ne peut voter.
- Survie politique -
Ce nouveau scrutin est d'autant plus crucial pour M. Netanyahu qu'il intervient un mois avant sa comparution devant la justice pour des affaires de "corruption", "d'abus de confiance" et de "malversations".
Le Premier ministre est notamment soupçonné d'avoir tenté de s'assurer une couverture favorable de la part du site d'informations Walla, en contrepartie de faveurs gouvernementales qui pourraient avoir rapporté des centaines de millions de dollars à Bezeq, principal groupe de télécommunications israélien dont le PDG était propriétaire de Walla.
Pour l'heure, M. Netanyahu n'est ni inculpé ni donc condamné, mais une victoire électorale pourrait permettre à ses alliés de lui allouer une immunité. S'il était réélu, puis inculpé, M. Netanyahu, deviendrait le premier chef de gouvernement en exercice à connaître une telle avanie dans l'histoire d'Israël.
Face à "Bibi", l'ancien général Benny Gantz, libéral sur les enjeux de société comme le mariage civil mais "faucon" sur les questions sécuritaires, joue la carte de la "probité", et pourrait miser sur une alliance de partis laïcs --de gauche et arabe-- face au bloc de droite de Netanyahu et de ses alliés de partis juifs ultra-orthodoxes.
"Rares sont les moments où les électeurs sont devant deux possibilités si distinctes, deux chemins seulement, et doivent choisir lequel emprunter", a résumé Benny Gantz dans une tribune en hébreu publiée dans les principaux journaux lundi.
- Jeu des alliances -
Au dernier jour de la campagne, les chefs des partis ont enchaîné les entretiens sur les radios locales et ont arrosé les réseaux sociaux pour tenter de galvaniser leurs électeurs.
"Le facteur décisif sera le taux de participation", estime Gayil Talshir, professeure de sciences politiques à l'Université hébraïque de Jérusalem.
Lors du dernier scrutin, la participation avait avoisiné les 68%. Craignant de voir ses électeurs bouder les urnes, M. Netanyahu a affirmé lundi qu'ils avaient le choix entre "un gouvernement faible", mené par "la gauche et les Arabes" et un "gouvernement fort de droite", mené par lui.
Les premiers sondages à la sortie des urnes devraient tomber peu après la clôture des bureaux de vote à 22H00 (19H00 GMT) avec de premiers résultats officiels au fur à mesure de la nuit.
En Israël, le nombre de sièges de chaque liste électorale dépend du pourcentage de votes récoltés avec un seuil de 3,25% des voix pour entrer à la Knesset.
Outre le score du Likoud et du parti Bleu-blanc, les résultats des alliés potentiels de chacun seront déterminants, car la question n'est pas tant de savoir qui aura le plus de sièges entre Netanyahu et Gantz mais lequel des deux sera en mesure d'atteindre, par des alliances, le nombre magique de 61 députés, seuil de la majorité au Parlement.
Avec AFP