Les mangroves, les vasières, les bassins d'eau douce et les dunes de sable ont subi les assauts des exploitants. Actuellement, l’opération de replantation des arbustes dans l’espoir de rétablir l’équilibre écologique a commencé à porter ses fruits.
Des populations ont décidé de replanter des arbres pour reconstituer la mangrove le long de la rive du fleuve Sabaki. Au fil des ans, elles ont vu la forêt, leur plus grande richesse, disparaitre à grande vitesse, sous leurs yeux.
"Cette région a changé. Autrefois, nous avions une grande forêt avec des animaux sauvages comme les éléphants et les singes. C'était une zone où les animaux sauvages habitaient dans les années 1950-1960.", reconnait Francis Nyale, habitant du village.
Durant des générations, les communautés locales ont puisé dans les richesses naturelles offertes par le fleuve Sabaki en exploitant le bois, l’eau douce, les fruits de mer, et l’agriculture et même pour la médecine traditionnelle.
"Le point auquel nous sommes arrivés aujourd'hui dans le monde, en Afrique, au Kenya, ou simplement en regardant la côte kenyane, c'est que la densité de population est déjà très élevée et que la quantité de ressources qui ont déjà été extraites par la pêche, le défrichement de la végétation, la coupe du bois pour le charbon de bois ou pour la construction et d'autres choses de ce genre, c'est que nous sommes déjà dans un déficit environnemental de l'écosystème. Nous ne pouvons que profiter de la nature en restaurant les écosystèmes dès maintenant.", indique à VOA David Obura, écologiste et directeur de Cordio-Afrique de l’Est.
Les potentialités pour la région sont pourtant énormes face au changement climatique. C’est une zone côtière humide qui permet le stockage du carbone, le filtrage de la pollution de l'eau, qui offre une protection naturelle contre les phénomènes météorologiques extrêmes et la montée du niveau de la mer.
"Le monde change beaucoup, mais pour les mangroves, leur capacité à rebondir et à revenir coloniser les zones qu'elles occupaient dans le passé est plutôt encourageante.", se réjouit Francis Kagema, coordinateur régional du groupe de conservation de la nature au micro de VOA.
Depuis que les volontaires ont choisi de sauver la mangrove, des dizaines de milliers de petits arbres ont été plantés. Selon l’ONU, protéger les mangroves coûte 1.000 fois moins cher que de construire des digues.