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Les Libériens votent pour élire leur futur président


Cette élection est la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia, créée en 2003 pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003.
Cette élection est la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia, créée en 2003 pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003.

Les Libériens ont commencé mardi à voter pour choisir leur futur président, le sortant George Weah, ancienne star du football mondial, partant favori face à 19 concurrents.

Plus de 2,4 millions d'électeurs sont appelés aux urnes dans ce petit pays anglophone d'Afrique de l'Ouest qui rêve de développement et de paix après des années marquées par les guerres et les épidémies. Outre leur président, ils doivent choisir également leurs représentants et 15 sénateurs.

Des centaines de personnes se pressaient sous le soleil devant les bureaux de vote de Monrovia, principalement installés dans des écoles, dès 7H00 du matin (locales et GMT), une heure avant l'ouverture, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Je vote pour le bien de mon pays. J'attends la paix et le développement. Je pense que ce seront des élections serrées entre Weah et Boakai", son principal opposant, disait devant l'un de ces bureaux Agostina Momo, 18 ans, qui votait pour la première fois.

"C'est mon devoir constitutionnel de voter, pour le futur de mes enfants, de mes petits-enfants. J'espère que le prochain président sera le plus compétent pour notre pays", disait Augustus Okai, 54 ans, premier à voter dans son bureau pour élire son président, son député et son sénateur.

Les bureaux de vote sont ouverts jusqu'à 18H00 GMT. La Commission nationale électorale (NEC) commencera à rendre publics les résultats à partir de mercredi au fur et à mesure du décompte et communiquera les résultats définitifs dans les 15 jours.

Cette élection est la première organisée sans la présence de la mission des Nations unies au Liberia, créée en 2003 pour garantir la paix après les guerres civiles qui ont fait plus de 250.000 morts entre 1989 et 2003 et dont le souvenir reste vivace.

Des affrontements entre le parti au pouvoir et des opposants pendant la campagne ont fait trois morts dans le nord-ouest. De nouveaux heurts ont fait au moins plusieurs blessés lors du défilé final de la campagne de M. Weah dimanche à Monrovia, et font craindre des violences post-électorales.

Observateurs

L'Union européenne, l'Union africaine, la Communauté économique des Etats ouest-africains et les Etats-Unis ont déployé des observateurs, dans une région où la démocratie est remise en cause par la multiplication des coups d'Etat.

M. Weah, élu une première fois en 2017, jouit d'une grande popularité auprès de la jeunesse. Il conserve son aura d'ancienne star du football. L'unique Ballon d'or africain à ce jour, absent du pays pendant la guerre, porte aussi l'image d'un homme pacifique.

Dimanche, il a rassemblé une immense foule à Monrovia, plus que tous ses autres concurrents. "On le veut pour six ans de plus. Il a maintenu la paix, construit des routes, payé les frais d'école. C'est un super leader", s'est enflammée Theresa Sneh, 48 ans.

L'ex-attaquant vedette est de loin le candidat qui a eu le plus de visibilité pendant la campagne. Son portrait à Monrovia est partout, marqué du slogan "Victoire en un tour".

Dans son discours, il a défendu son bilan économique, la construction d'écoles, d'hôpitaux, l'accès à l'électricité pour le plus grand nombre. Il a promis de faire construire de nouvelles routes, de créer des emplois et de poursuivre la "guerre" contre la corruption.

"Les jeunes souffrent"

Dans son "keke", un petit tricycle jaune à moteur qui transporte des passagers, Joseph Kamara, 24 ans, estime pourtant que George Weah n'a rien fait pour lui. "Les jeunes souffrent. Ils prennent de la drogue", affirme-t-il. Alors qu'il avait voté Weah en 2017, il votera Joseph Boakai, son principal opposant.

A 78 ans, l'ancien vice-président (2006-2018) veut sa revanche sur M. Weah, contre qui il a perdu au deuxième tour en 2017.

Il a noué des alliances avec des barons locaux, dont l'ancien chef de guerre et sénateur Prince Johnson, qui avait soutenu M. Weah il y a six ans et reste influent dans la province clé de Nimba (nord).

M. Boakai promet de redorer le blason du pays, de développer les infrastructures et d'améliorer la vie des plus démunis. Il met en avant sa probité, accusant M. Weah de servir un système corrompu. Cinq hauts responsables libériens ont été sanctionnés par Washington en trois ans.

Alexander Cummings, philanthrope et ancien dirigeant de Coca-Cola, et l'avocat défenseur des droits humains Tiawan Gongloe, rêvent aussi d'un second tour, probable selon les experts politiques. Il aurait lieu début novembre.

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