Au cœur du grand marché d'Adjamé-Roxy, la plus grande pharmacie à ciel ouvert de la Côte d'ivoire et même de l’Afrique de l'ouest est installée.
Le 3 mai dernier, une centaine de policiers avaient pris d'assaut cette place.
Les échoppes en tôles des commerçantes avaient été détruites, et 30 tonnes de médicaments avaient été saisis.
Trois mois après, les commerçantes et leurs médicaments sont de retour.
Pour Docteur Oumar Toé du Comité de lutte contre le trafic illicite et la contrefaçon des médicaments (COTRAMED), il faut leur trouver d'autres activités et s'attaquer au réseau interne d'approvisionnement.
"Les 8.000 vendeuses doivent être approchées par le ministère de la Famille, de la femme et de l'enfant pour pouvoir les réinsérer", explique-t-il.
À Adjamé-Roxy, on trouve un peu d'analgésiques, des antibiotiques, des antipaludéens et antirétroviraux. Des médicaments exposés au soleil et qui peuvent se transformer en poison pour les consommateurs.
Pour le Dr Oumar Toé, la pauvreté et l'ignorance sont des causes de l'intérêt du grand public pour ces produits.
"La plupart des médicaments sont gratuits avec une prescription, mais les usagers ne sont pas forcément informés", indique le docteur.
Selon le gouvernement ivoirien, le marché de médicaments illicites représente 30% des ventes de médicaments en Côte d'Ivoire".
Dans les rues d'Abidjan, les avis sont partagés sur ces médicaments. "On a pas les moyens pour aller à l'hôpital", explique un Ivoirien. "Je n'achète plus les médicament de rue car ça peut engendrer d'autres maladies", explique un ancien consommateur de médicament de rue.
Selon le gouvernement ivoirien, le marché de médicaments illicites représente 30% des ventes de médicaments en Côte d'Ivoire.
Le secteur pharmaceutique légal enregistre chaque année une perte de plus de 40 milliards de francs CFA, dont plus de 5 milliards de taxes destinés à l’Etat.
Georges Ibrahim Tounkara, correspondant à Abidjan